Todd Phillips avait réalisé en 2009 un film picaresque unanimement salué intitulé Very bad trip avec, déjà, Zach Galifianakis. C’est dire si les mauvais voyages ça le connaît. Dans la foulée de cette fantaisie alcoolisée qui lui valut une gloire soudaine il enquille avec Date limite, sachant qu’il a définitivement trouvé son style : tout ce qui a dépassé la date de péremption est le bienvenu.
Il y a de l’anar chez cet homme et du mauvais esprit. N’avait-il pas commencé sa carrière en plantant ses études à la New York Film School pour assurer le succès de son premier documentaire Hated en 1994. Il s’agissait d’un portrait du leader du groupe punk extrême Murder junkies qui se shootait se battait avec tout le monde et mangeait ses excréments. Une crème d’homme. Plus tard Phillips, producteur de tous ses films, allait sortir doucement de l’underground. Avec des films d’étudiants provos avant d’éclater avec Very bad trip. Il fut même le premier réalisateur du mythique Borat jusqu’à ce que des divergences l’opposent à Sacha Baron Cohen lors de la fameuse scène du rodéo. Son cinéma tend vers la destruction systématique de l’american way of life. Un de ses plaisirs est le caméo d’acteurs célèbres. On l’a remarqué dans « Date limite » avec les participations de Juliette Lewis, Jamie Foxx et Dany Mc Bride.
Il ne répugne pas non plus à entrer dans le champ : c’est lui qui joue Barry dans la scène du dealer d’herbe. Enfin ultime obsession il aime les animaux. Précisons que dans ce film, la chose à quatre pattes qui se revendique du canidé a la préférence du réalisateur qui en avait déjà casé un dans Very bad trip. Pour les amateurs de marque de chien, c’est bouledogue français, et on s’abstiendra de tout cocorico. Le film sorti en 2010 ne fut pas un tabac critique. Mais Todd Phillips avec son mauvais goût a déjà des gros bataillons de fidèles. Tout le monde aime les farces n’est-il pas ?