APOCALYPSE NOW REDUX

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22 ans après avoir obtenu la Palme d’or à Cannes avec Apocalypse Now, Francis Ford Coppola est revenu au festival de Cannes en 2001 pour proposer une nouvelle version de son film rebaptisé Redux, un adjectif  qui signifie non pas réduit mais restauré. En l’occurrence, le nouveau montage comporte 53 minutes de plus que la version originale.

L’histoire est toujours la même : inspirée du roman de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres, elle retrace la mission du capitaine Willard, chargé de remonter une rivière pour éliminer le colonel Kurtz, un officier qui a échappé au contrôle de la hiérarchie. Quatre ajouts majeurs sont à signaler : un épisode comique au cours duquel les hommes de Willard embarquent la planche de surf du colonel Kilgore, joué par Robert Duvall ; une séquence où l’équipage du bateau retrouve les playmates dont l’hélicoptère est tombé en panne ; la très substantielle séquence de la plantation française, où Willard prend un cours d’histoire et fume de l’opium avec la veuve interprétée par Aurore Clément ; une scène où Willard, enfermé dans une cuve métallique, reçoit la visite de Kurtz qui lui lit des reportages de Time magazine sur la guerre au Vietnam.

On peut discuter sur la pertinence des ajouts, mais le fait est que le film ne souffre aucunement de la longueur additionnelle, et  n’a rien perdu de sa puissance hypnotique. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER (Un des premiers grands films sur la guerre au Vietnam qui ait touché le grand public) ou encore LORD JIM (Encore une adaptation de Joseph Conrad qui a fortement influencé Coppola).

Une fois entre les mains de Francis Ford Coppola, le projet d’Apocalypse now a pris une dimension monstrueuse, à la mesure de la mégalomanie du metteur en scène, encore jeune et inconscient. Très vite, il s’est retrouvé piégé par ses propres ambitions.

Déjà, le scénario écrit par John Milius avec la collaboration du reporter Michael Herr, n’était pas conventionnel, parce qu’il  tenait compte des spécificités inédites de la guerre au Vietnam, notamment l’apparition du rock et des drogues. Mais une fois sur le tournage, Coppola s’est rendu compte assez vite que le film surréaliste qu’il était en train de tourner n’avait plus rien à voir avec un film de guerre classique, et que la fin écrite par Milius ne convenait pas.

Plus il avançait dans le tournage, plus il était angoissé à l’idée de ne pas avoir de conclusion. C’est pourquoi il trouvait sans arrêt des prétextes pour retarder l’échéance, lorsque les catastrophes n’arrivaient pas d’elles-mêmes : un typhon a détruit le décor, obligeant à retarder de plusieurs semaines, et Martin Sheen a failli mourir d’une crise cardiaque. Les choses ont encore dégénéré lorsque Brando, qui avait exigé un cachet pharaonique, est arrivé sur le plateau, obèse et absolument pas opérationnel. Il n’avait lu ni le script, ni le roman de Conrad dont le film est inspiré. Coppola a failli devenir fou. Entre les délires de grandeur, l’angoisse de l’échec, la paranoia et l’épuisement, il a été tenté plusieurs fois de se suicider.

Un jour, sa femme est arrivée avec un documentaire sur la tribu de Philippins que Coppola avait engagés pour peupler le camp du colonel Kurtz. Lorsqu’il a appris qu’ils avaient pour habitude de sacrifier rituellement des buffles, Coppola a enfin trouvé la fin qu’il cherchait : au cours d’une de ces cérémonies, il filmerait en parallèle le meurtre de Kurtz et la mise à mort du buffle. L’un et l’autre se confondant en un même sacrifice rituel, Willard héritait de l’autorité, ce qui permettait de conclure. Le tournage, qui devait durer 6 semaines, s’est étendu sur 13 mois, obligeant Coppola à puiser dans sa fortune personnelle pour compléter le film. Heureusement, c’est un monument.

Apocalypse Now est un film légendaire. N'ayons pas peur des mots. Tant par sa qualité technique et esthétique que par son tournage infernal qui, est au moins aussi connu que le film lui même. J'en profite pour inviter quiconque n'aurait pas vu Heart of Darkness, le making of, ...

J'ai découvert Apocalypse Now dans des circonstances bien particulières. J'avais 15 ans, j'étais perdu dans un bled anglophone canadien de 2000 âmes dont le cinéma proposait la projection de la version longue du film culte de Francis Ford Coppola. Précision importante, je ...

Avant le prologue paradoxal et jouissif de Jim Morrisson, ce sont les pales d’hélicoptères qui ouvrent Apocalypse Now . Plan fixe sur cet alignement de palmiers prêts à flamber, le bruit saccadé qui spatialise cet horizon mortifère est un motif qui sera la ligne mélodique ...