Pour Alejandro Gonzales Inarritu, 21 grammes n’est pas un film comme les autres. D’abord, dans sa filmographie sans fautes, il constitue la seconde partie d’un triptyque initié par Amours chiennes en 2000 et achevé avec Babel en 2006. A chaque fois, l’histoire fait se rencontrer, se percuter des destinées que rien ne prédisposait à le faire… Intimement ensuite, ce second long métrage du futur oscarisé avec Birdman et The revenant sonne comme le douloureux exutoire d’un drame familial : 21 grammes est d’ailleurs dédié à son épouse et à leur enfant mort peu de temps avant sa naissance. Pour le médecin américain Duncan MacDougall, 21 grammes, c’est le poids que perd mystérieusement le corps humain quand on passe de vie à trépas, poids que certains attribuent à celui de notre âme…

Dans les films d’Inarritu, les héros ou en tout cas les personnages principaux se retrouvent constamment confronté à des événements que personne n’avait vu venir. Un principe que d’autres cinéastes ont exploré au fil de leur carrière derrière une caméra. En France, on pense évidemment à Claude Lelouch qui, lui aussi, aime réunir à l’écran de multiples individus, mélangeants leurs sentiments et leurs réactions pour en tirer une histoire qui tient autant de l’improbable que de l’universel. Les uns et les autres, Partir revenir, Itinéraire d’un enfant gâté, La belle histoire, Il y des jours et des lunes, le bien nommé Hasards ou coïncidences ou encore Un plus une ne sont que des variations d’un même thème si cher au cinéaste…

Alain Resnais pratiquait lui aussi ce genre-là, d’une manière sans doute plus théâtrale mais pas moins profonde dans La vie est un roman, Mélo, On connait la chanson, Smoking, no smoking ou jusqu’à son ultime réalisation en 2014, Aimer, boire et chanter. A l’étranger, citons aussi Robert Altman orfèvre en la matière dans Short cuts ou The player mais aussi Collision de Paul Haggis ou Incendies de Denis Villeneuve.

Sa filmographie