VERDICT

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Dans un quartier modeste de Manille, une famille se déchire. L’homme est un petit délinquant alcoolique et drogué, la femme subi sa violence. Quant à leur petite fille de 6 ans elle n’échappe à rien. 

« Verdict » signé de Raymund Ribay Guttierrez (2019) est sorti des Philippines pour une jolie carrière internationale. Dans la foulée des mouvements féministes internationaux il montre la violence physique ordinaire envers une épouse, en Asie, comme ailleurs. 

Et, caméra à l’épaule, dans une immersion au sein des quartiers surpeuplés et en difficulté, il dénonce une certaine lâcheté du voisinage, la logique des clans et l’indifférence de la justice. Pourtant, les choses changent et ce drame est aussi porteur d’espoir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JUSQU'À LA GARDE DE XAVIER LEGRAND (2018) (Le film choc sur la terreur provoquée au sein d'une famille en phase de divorce par un père dominé par la violence. La menace permanente du retour du père, de sa vengeance de sa fureur destructrice atteint toute la famille, y compris ses propres parents. Denis Ménochet y est impressionnant.) ou encore CAPTIVE DE BRILLANTE MENDOZA (2012) (C'est un autre film dont l'action se déroule au Philippines, filmé par un philippin et dont la protagoniste, française et membre d'une ONG, est enlevée et devient la victime d'une violence politique. Isabelle Huppert, une nouvelle fois dans une admirable singularité dramatique.).

C’est le premier long métrage d’un jeune cinéaste de 26 ans. Mais bien sur ce n’est pas son premier film. On peut citer « Imago » (2016) et puis, surtout,« Judgement »  (Jugement ) en 2018 qui, dans une courte version de 15 minutes, fut la matrice de « Verdict ». Le film concourut, à l’époque, pour la Palme d’or du court métrage. 

L’année suivante le long métrage fit un joli voyage dans les festivals internationaux. Il fut applaudi à Toronto et reçut un prix spécial du jury à la Mostra de Venise. Enfin il fut délégué par l’institution philippine pour représenter son pays aux Oscars. 

Raymund Ribay Guttierrez a étudié le cinéma à l’université avant de se trouver un mentor en la personne du très respecté Brillante Mendoza, le cinéaste philippin le plus célèbre de ces vingts dernières années. L’ainé a conseillé, aidé le cadet et finalement l’a formé, à son image, si l’on ose dire. Au pays du fameux Lino Brocka, la tradition d’un cinéma exigeant et politique a trouvé un nouvel héritier.