TRAFIC (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1971
- 93 mn
- Comédie
- France
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
Trafic, cinquième long métrage du cinéaste visionnaire qu’était Jacques Tati, ne se comprend que mis en perspective avec le grave échec de son précédent film, Playtime, dont l’extrême ambition, associée à l’incompréhension du public, ont ruiné le réalisateur.
Après la liquidation de sa société de production, Specta, et la perte des droits de ses films, Tati réalise des publicités. Farouche indépendant, il se résout à accepter en 1971 de donner une suite aux aventures de Monsieur Hulot avec Trafic, une production hollandaise coréalisée avec Bert Hannstra, un documentariste néerlandais.
Après le désistement de ce dernier, il signe finalement seul la mise en scène du film, donnant naissance à une nouvelle série de séquences devenues des classiques de son œuvre : le quadrillage de fils délimitant l’emplacement des stands du Salon de l’Automobile, le carambolage de voitures transformé en ballet onirique, ou encore la séquence finale du film, qui voit les piétons rois se faufiler entre les voitures immobilisées par la pluie.
Tati est en effet fasciné par le comportement des automobilistes, qu’il a déjà abordé en filigrane dans Mon Oncle et Playtime, et il se lance dans l’écriture de ce nouveau film après avoir observé le changement de personnalité qu’entraîne chez l’homme le fait « d’avoir un moteur dans le ventre ». « Je ne vois pas pourquoi », disait-il, « un monsieur que l’on quitte dans un restaurant, qui est charmant, qui dit au revoir, est très sympathique, au moment précis où il monte dans sa voiture, devient un phénomène effroyable : il claque la portière et commence là une véritable bagarre ».
Une fois de plus, Tati choisit donc le registre burlesque pour pointer les travers de la société. Une fois de plus, la modernité de son propos est saisissante – le camion qu’il avait envoyé à Amsterdam pour le tournage a d’ailleurs connu les mêmes problèmes que ceux du film ! - et le trajet picaresque de Monsieur Hulot un hilarant et très contemporain résumé de notre triste condition d’automobiliste, prisonnier des embouteillages et privé de la poésie de la marche à pied…
Dans le même genre vous pouvez trouver MON ONCLE ou encore PARADE .