LOFT

en VOD

Il y a belle lurette que le mot Loft signifie autre chose qu’un vulgaire grenier. Depuis que la téléréalité a fourbi ses premières armes dans Loft story, à l’aube du XXIè siècle, il est devenu pour le grand public un lieu clos où viennent s’ébattre quelques jeunes désœuvrés en mal de notoriété. Nul ne s’étonnera dans ces conditions que plusieurs films lui aient emprunté leur titre. Le film fantastique de Kiyoshi Kurosawa par exemple dans lequel cohabitent un jeune écrivain et un archéologue bizarre. Mais aussi plusieurs films d’outre-Quiévrain sortant du même moule, dont celui qui est ici présenté. Nous y reviendrons.

On s’en doute, l’action du film se déroule en grande partie dans ce loft, que fréquentent cinq copains friqués pour y faire quelques galipettes à l’insu de leurs épouses légitimes. Jusqu’au jour où la partie de plaisir tourne au cauchemar. Parce que les femmes ne sont pas des poupées gonflables, qu’elles ont des sentiments, des désirs, des ambitions et qu’elles sont douées d’autonomie. Au grand dam de nos don juans. Nous ne sommes pas loin du psychodrame. Mais le huis clos ne nous étouffe pas comme il le pourrait, de nombreux flash-backs venant aérer le lieu.

Si les relations entre les cinq amis, si les différentes façons de concevoir leur attachement au sexe dit faible est présent tout au long du film, celui-ci est avant tout un thriller. Un thriller glacé à l’érotisme malsain, dans la veine de Basic Instinct et de tous les succédanés qui ont suivi, Body, Sliver, Last Seduction. Jusqu’au Canyons, de Paul Schrader en 2013. Ou comment le cinéma célèbre les noces d’Eros et de Thanatos.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BASIC INSTINCT (C'est le mètre-étalon du thriller érotique) ou encore MES AMIS (Deux copains se retrouvent au petit matin avec le cadavre d'une fille rencontrée la veille).

La particularité de The Loft, film belgo-américain datant de 2014, est qu’il est le remake d’un autre Loft, réalisé en 2008 par le même réalisateur belge, Erik Van Loy. Mais comme cela ne suffisait sans doute pas, un troisième Loft, signé par la réalisatrice Antoinette Beumer, néerlandaise de son état, en tous points comparables est venu s’insérer en 2010 entre les deux premiers.
Entre parenthèses, la réalisatrice s’est faite à un moment donné porter pâle et c’est Van Loy qui a pris la relève. C’est ce qu’on appelle du travail à la chaîne. Les différences entre les deux films officiels du cinéaste méritent sans doute d’être relevées. Reste que l’histoire est la même et que c’est le même Matthias Schoenaerts, révélé en France par De rouille et d’os, qui incarne Philip.
Mais la multiplication des Lofts a une explication : le film d’origine a dépassé en Belgique 1,2 millions d’entrées, obtenant au passage le titre envié de plus gros succès de tous les temps du cinéma belge.

Nous nous garderons de mesurer le degré objectif de belgitude du film. Nous nous contenterons de souligner que la langue anglaise a succédé au flamand d’une version à l’autre sans causer de dommage irréversible. C’est d’ailleurs la première fois que Matthias Schoenaerts joue en anglais. Par ailleurs si les deux fims de Van Loy sont basés sur le même scénario, le second a reçu l’apport d’un professionnel yankee, Wesley Strick, à qui l’on doit d’avoir travaillé sur les scripts des Nerfs à vif, de Sang chaud pour meurtre de sang-froid, de Wolf ou du Saint. Sans oublier Loin du paradis, remake d’Outre-Atlantique du Force majeure de Pierre Jolivet. Si The Loft a été tourné pendant l’été 2011, il n’est sorti sur les écrans belges qu’en janvier 2015. Sans doute fallait-il laisser le temps de digérer les deux premières versions. A ce jour aucun des trois films n’a connu de sortie salle en France. La VOD de The Loft est donc une première.

Gageons que la présence de Matthias Schoenaerts, notre Ryan Gosling à nous, ne laissera pas indifférent. Car depuis que nous l’avons découvert dans De rouille et d’os à Cannes, nous n’avons d’yeux que pour lui. La plupart des films néerlandophones qui ont précédé le film d’Audiard sont restés inédits en France, à l’exception notable du Black Book de Verhoeven, mais nous n’avons pas raté une miette de son envol international. Quand vient la nuit, Loin de la foule déchaînée, Blood Ties, Les Jardins du roi , The Danish Girl.

A la vue générale de ce thriller, du résumé en passant par le casting et l’affiche, on se dit clairement que ça ne doit pas casser quatre pattes à un canard. Tout juste un divertissement light qui nous rappelerait aux glorieuses heures des secondes parties de soirée du ...

Dés le début The Loft m'a directement frappé par cette musique très prenante, qui donne envie de découvrir ce qui va suivre. Musique qui s'arrête lorsque le premier habitant de ce loft s'apprête à y entrer. Cette musique est à de nombreuses reprises utilisée tout au long ...

Je n'ai pas vu le film original, ni les autres remake qui ont suivi ou qui ont précédé, enfin, je m'y perds ! Je parlerai donc de ce film avec un œil neutre, et vide de toute référence précédente. Donc, allons vite au coeur des choses, j'ai vraiment aimé ce film. Pas ...