LA MER À BOIRE

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Dans le même genre vous pouvez trouver DE BON MATIN (Le film de Jean-Marc Moutout met en lumière le désespoir d'un homme face à la crise sociale.) ou encore LES NEIGES DU KILIMANDJARO (Dans ce film de Robert Guédiguian, des ouvriers sont également mis au chômage pour cause de crise économique.).

Très impliqué lui-même dans la défense des droits des intermittents du spectacle, le réalisateur Jacques Maillot s’est senti particulièrement dans son élément en décrivant dans le scénario de La Mer à boire, le mouvement des ouvriers grévistes. Il y a apporté ses souvenirs personnels de lutte, d’échecs et d’espérance, le tout de manière tout à fait naturelle basée sur sa propre expérience des négociations. Il avoue que l’idée de situer l’action sur un chantier naval lui est venue suite au suicide d’un patron d’entreprise du même genre, et pour des raisons similaires, à La Rochelle.

Quant au style du film La mer à boire qui devait initialement s’appeler Le Tombeau de Lénine, Jacques Maillot l’a voulu proche de celui de Claude Sautet, notamment dans Mado qui racontait l’histoire d’un patron combatif mais exaspéré, au bout du rouleau. Maillot raconte par ailleurs, comment Daniel Auteuil a immédiatement adhéré au projet plus par amour des bateaux et des chantiers navals, que de l’histoire en elle-même. Comment le même Daniel Auteuil n’était pas du tout heureux de partir tourner en Russie parce qu’il ne supporte pas l’avion, et comment le comédien a tout simplement refusé de jouer une scène sous de la fausse pluie tant il garde un mauvais souvenir d’une expérience similaire dans le passé.

Et puis le chantier que vous avez vu dans le film n’est pas un vrai. En effet, n’obtenant pas d’autorisation pour tourner sur un véritable chantier naval, la production de La Mer à boire s’est vue dans l’obligation de reconstituer ailleurs, aussi bien l’atelier maritime que les bureaux administratifs du patron. Jacques Maillot reconnaît avoir été satisfait de bout en bout par cette reconstitution qui fut selon ses dires, une grande réussite. Il ajoute avoir choisi le Sud de la France comme décor naturel pour son film, à cause notamment de la luminosité qui y règne même en hiver, et qui rend bien au cinéma. Cette lumière, Jacques Maillot l’a voulue comme il l’explique lui-même, en opposition par rapport au climat sombre du film, plutôt comme un rayon d’espoir permanent en dépit du pessimisme ambiant. Et c’est là justement que le scénario du film détourne une certaine réalité sociale bien ancrée dans son époque pour en faire une œuvre fictionnelle romancée, à l’intention du plus grand nombre.

Un film au point de vue original sur le combat social dans une entreprise. Un patron comme on en voudrait plus, une profondeur incroyable de l'histoire racontée, une émotion violente, une envie de mordre même ! ...

La crise vue du côté d'un patron de PME "à l'ancienne" et pas des salariés pour changer un peu. Auteuil encore parfait porte le film à bout de bras et arrive à rendre ce mélo bien dans l'air du temps attachant malgré quelques scories: les romances hors-sujet restent inachevées, ...