L'INVITATION

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Le type, votre vieux pote, il vous demande de venir le dépanner au milieu de la nuit, loin de tout, vous y allez ? La question de l’amitié, de ses grandeurs et misères est au cœur du second film de Michael Cohen.

Sorti en 2015 L’invitation est une comédie inquiète dans laquelle Nicolas Bedos incarne l’ami fantasque, celui qui repousse les limites et Michael Cohen qui s’est dirigé tout seul dans celui du chouette copain gentiment conservateur. Côté seconds rôles on appréciera la présence de Camille Chamoux et Anne Charrier, ainsi que Gustave Kervern en bougon de la crèche.

Les cinéphiles rockeurs verront aussi dans un caméo Bernie Bonvoisin qui quand il ne chante pas pour Trust réalise des films intrigants. Maintenant que ne feriez-vous pas pour votre meilleur ami? Le film ose une réponse.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MIDNIGHT RUN (1988) DE MARTIN BREST (Un célèbre "Buddy movie" où Robert De Niro escorte Charles Grodin dans un voyage policier qui se transforme en folie burlesque.) ou encore CERTAINS L'AIMENT CHAUD (1959) DE BILLY WILDER (Le plus célèbre des films de copains avec le tandem infernal Jack Lemmon/Tony Curtis contraints de fuir la mafia en se travestissant pour jouer dans un orchestre de femme.).

Aux Etats-Unis on dirait que c’est un « buddy movie », un film de copains, mais on est en France, un pays cartésien et sceptique. C’est toute l’originalité de cette oeuvre qui, comme dans toute bonne comédie, oppose les contraires : le fêtard flambeur et sans doute misanthrope et le type inhibé qui n’attend pas de surprise de la vie. Ils n’auraient jamais dû s’aimer mais comme disait Montaigne à propos de son pote La Boétie « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».

Après Ca commence par la fin avec Emmanuelle Béart en 2010 c’est le second long métrage réalisé par Cohen qui est acteur de formation. Depuis 25 ans on l’a vu chez Emmanuel Mouret, Thierry Klifa, ou encore Philippe Le Guay. C’est Nicolas Bedos qui a été décisif pour le financement de son film et d’ailleurs il a mis les mains dans le moteur du scénario. Un scénario auquel d’ailleurs ont aussi collaboré deux américains, Lena et Dan Coen, eux-mêmes cousins des célèbres frères avec qui ils ont travaillé sur No country for old men.

A l’origine de ce sujet, il y a une bande dessinée cosignée Jim et Dominique Mermoux. Michael Cohen pour l’inspiration cite John Cassavetes, ses films d’hommes et leurs histoires de copains. Nicolas Bedos derrière son image médiatico-narcissique de noctambule fêtard a déjà une belle carrière derrière lui. Auteur remarqué et récompensé de théâtre, il a réussi en cinq ans à imposer dans quelques films son image de dilettante brillant, forte concurrence sur le marché d’un Edouard Baer. On l’a vu notamment dans L’amour dure trois ans de Beigbeder en 2012 et L’art de la fugue de Brice Cauvin en 2014. Enfin il a réalisé en 2017 un film très bien accueilli M. et Mme Adelman. Un jeune homme moderne en quelque sorte, comme celui du film.

Film ayant subi de très mauvaises critiques, ce qui m’amène à penser que peu de gens peuvent en saisir la portée. Il est certes parfois maladroit, inégal (notamment au niveau des dialogues dont certains sont carrément à hurler) mais au total, on a là une des plus belles ...

Un des gros coup de cœur de l'année ! Pourtant il a reçu des critiques désastreuses et des salles vides (Dans la mienne on était 9 au début et 3 à la fin). Faut il avoir vécu une situation similaire pour être touché par ce film ? Je ne pense pas. Même si c'est mon ...

Une bonne note de fanboy assumé d'Emmanuelle. Car oui, le film a plein de défauts, à commencer par l'autodirection (dérision ?) d'acteur de Cohen. Mais les quelques scènes passionnelles m'ont permis d'y croire. Pour ça et pour Beart, c'est le 8. ...