STELLA

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5 ans après son premier film La question, qui dénonçait la torture pendant la guerre d'Algérie,  Laurent Heynemann se penche à nouveau sur l'histoire de France avec Stella, qui se situe pendant le seconde Guerre Mondiale. Thierry Lhermitte y joue le rôle d'Yvon, un jeune homme dont les élans romanesques sont contrariés par le contexte défavorable de l'occupation.  

La femme de sa vie, jouée par Nicole Garcia, est menacée de déportation. Pour la sauver, Yvon est prêt à tout, y compris à entrer au service de la Gestapo qui le charge de faciliter le pillage des oeuvres dart. A la fin de la guerre, il retrouve Stella mais cette fois, les rôles sont inversés, et il est menacé d'être démasqué comme collabo. Pour se sauver, il utilise les méthodes qu'il connaît bien désormais: trahison et corruption.

Librement inspiré de faits et de personnages réels,  le film illustre les inévitables ravages de la corruption, même lorsqu'elle est motivée par les meilleurs intentions du monde .

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LACOMBE LUCIEN (Refusé par la Résistance, un jeune français rejoint la Gestapo mais tombe amoureux d'une Juive. Une ambiguïté qui fit scandale à la sortie du film.) ou encore LE CHAGRIN ET LA PITIÉ (Un documentaire fleuve (plus de 4 heures) sur la France occupée et la complexité morale des engagements de chacun.).

Au début des années 1980, Laurent Heynemann vient de connaître un succès avec son troisième long-métrage Il faut tuer Birgit Haas. Dans la foulée, on lui propose un film sur le Docteur Petiot avec Michel Serrault, lequel pour des raisons de calendrier, fait défaut à la dernière minute. Quoiqu'il en soit, le travail de préparation sur la période a suffisamment intéressé Heynemann pour que celui-ci accepte le projet, inspiré du livre de Philippe Aziz, sur un homme qui accepte de collaborer pour sauver sa petite amie juive capturée par la gestapo.

Par la suite, Heynemann reviendra plusieurs fois à l'époque de l'occupation, à la fois par inspiration et par cinéphilie. "Le cinéma, dit-il, entretient une relation avec l'histoire qui le place en première ligne pour réfléchir et remettre en question l'histoire officielle." Pour lui, Stella ne raconte pas une histoire de la France, mais comment on a regardé l'histoire de la France. A sa sortie, le film ne marche pas, même s'il est apprécié dans sa première partie pour sa justesse dans la description des trafics sous l'occupation.  La plupart des personnages sont inspirés de collaborateurs ayant réellement existé.

Interrogé sur sa carrière, le metteur en scène s'attribue une partie de l'échec du film par son choix de Thierry Lhermitte.  A l'origine, le rôle était prévu pour Claude Brasseur, qui a refusé. Lhermitte, qui venait de jouer dans le Père Noel est une ordure, s'est présenté comme une solution de secours. Heynemann a cru qu'avec sa seule personnalité, l'acteur pourrait racheter son personnage de salaud. Mais le metteur en scène reconnaît n'avoir pas suffisamment dirigé son interprète principal.

Les mauvaises performances du film au box-office ont incité Laurent Heynemann à se tourner vers la télévision  où il a poursuivi une carrière avec succès, sans pour autant abandonner le cinéma.