SOUTHLAND TALES

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En 2001, un jeune réalisateur américain de 25 ans sortit de nulle part fait sensation dans le monde cinéphilique avec une pellicule totalement ovniesque : Donnie Darko. Un film déroutant ou le spectateur, tout en restant fasciné, ne sait jamais vraiment où il va être emmené. Ce qui est aussi le cas de Southand Tales, deuxième long-métrage de Richard Kelly qui aura mis cinq ans pour concevoir cette étrange "évocation comique de l’apocalypse" comme il le dit lui même.

Refusant toute forme de narration traditionnel, Kelly mélange les genres (musical, thriller, comédie, science-fiction) pour s’essayer à du cinéma visionnaire limite punkisant comme le Fight Club de David Fincher ou  fin de race comme certains films de David Lynch. Pour mener à bien cette parabole décalée sur la fin du monde, Richard Kelly s’est offert le luxe d’un étrange casting ou l’on retrouve The Rock, gros bras du cinéma d’action hollywodien plutôt amusant dans la peau d’un acteur amnésique, Sarah Michelle Gellar, ex Buffy tueuse de vampire plutôt à l’aise dans le rôle d’une star du X et même notre Christophe Lambert national, ici bien moins grotesque que dans Beowulf ou Vercingétorix.

Reste à savoir maintenant si Southand Tales est un film d’auteur pensé et intelligent ou un authentique nanar décadent comme on en a plus vu depuis des lustres. Peut-être un peu des deux en fait !

 
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Quand Richard Kelly s’est mis sur le scénario de Southand Tales, il voulait faire une version satirique d’un Los Angeles futuriste. Une façon pour lui d’exprimer sa frustration pour cette ville qu’il adore autant qu’il la hait.  Mais les choses ont vite évolué comme il le dit lui même : "Il y a eu le 11 septembre puis le Patriot Act et la guerre en Irak. Je me suis mis alors à ajouter des sous textes politique dans le script et à y mêler des influences de Philip K Dick, Kurt Vonnegut, Andy Warhol ou encore celle du film noir. Du coup, le film a évolué et c’est peu a peu transformé en quelque chose de plus substantiel et de plus profond.

Le problème, c’est que beaucoup de personnes n’ont pas du tout compris les intentions de Kelly. Comme l’acteur Dwayne Jonhson alias "The Rock" qui, sur le tournage, ne savait franchement pas ce qu’il était en train de faire tout en faisant confiance à son metteur en scène. Quant au film, il s’est tellement fait laminer par la critique lors de sa présentation cannoise en mai 2006 que la sortie française prévue pour le 26 décembre de la même année, fut purement et simplement annulée. Richard Kelly revoit alors son montage et enlève près de quinze minutes pour que le film puisse sortir dans les salles américaines où il n’engrangera que 124 000 dollars de recettes pour un budget de 17 millions de dollars.

A l’heure qu’il, quelques milliers d’internautes à travers le monde se battent encore pour défendre ce film vraiment hors norme qui, pour certains, sera considéré comme un classique du cinéma du 21e siècle. Qui sait…