SMS

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Sommes-nous vraiment trop accro à notre portable ? A tel point que l’on en oublierait réellement de communiquer avec autrui ? C’est un peu la question que se pose Gabriel Julien-Laferrière dans son second film où il retrouve un acteur qu’il connaît bien, à savoir Guillaume de Tonquédec avec qui il travaille sur la série Fais pas ci, fais pas ça.

Et dans SMS, ce dernier est Laurent, un papa heureux d’un petit Milo, bien dans ses pompes et dans sa vie. Mais un matin, tout bascule. Laurent reçoit un texto qui ne lui était visiblement pas adressé. Tétanisé par ce qu’il y est écrit, il ne réagit pas assez vite quand un homme lui pique son portable. Il se met alors à sa poursuite, laissant Milo seul dans la rue. Quand il revient, ce dernier a disparu. Et ce n’est que le début d’une longue série de galères.

Quand la loi de Murphy croise un discours écolo et humaniste, cela donne une sorte d’After Hours à la française où l’on retrouve, notamment, Franck Dubosc en train de porter un bonnet anti-ondes électromagnétiques. Le tout sur un ton comique flirtant régulièrement avec la tragédie. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CHUTE LIBRE DE JOEL SCHUMACHER (Comme le personnage de SMS, le héros de Chute Libre se retrouve dépassé et réagit plutôt mal à une situation qui l'ensevelit.) ou encore MINORITY REPORT DE STEVEN SPIELBERG (Comme dans SMS, la technologie est un problème et un personnage doit lutter contre le reste du monde pour retrouver sa vie.).

Tragi-comédie moderne, SMS ne fait jamais vraiment le choix de l’un ou de l’autre. Si les situations comiques s’enchaînent avec une Guillaume de Tonquédec plus pierre-richardesque que jamais, le fond n’est jamais vraiment amusant, la blague amère. Le rythme, lui-même, va à l’encontre de celui d’une comédie. Car le réalisateur, Gabriel Julien-Laferrière, n’a pas vraiment envie de faire rire, au fond. Avec ce film, il adapte le livre homonyme de Laurent Bénégui, sorti en 2002, soit au début des années de la folie portable. Presque comme un prédicateur, ce dernier avait anticipé la dérive que le réalisateur de Neuilly sa mère ! fait éclater ici.

Le propos de SMS est en effet bien là : jusqu’où nous mène la technologie ? Dans le cas de Laurent, le personnage, à abandonner son fils malade dans la rue pour rattraper un voleur de mobile et ainsi garder la preuve, le fameux SMS livré par erreur, que sa femme le trompe. La technologie contre l’humain. C’est aussi ce que pense le personnage de Franck Dubosc, frère de Laurent et militant acharné de la lutte anti-ondes électromagnétiques. C’est en effet au moment où Laurent lâche son portable et perd presque tout lien avec la technologie et qu’il compte seulement sur ses relations, sur le dialogue et son humanité qu’il parvient enfin à faire le point sur sa vie, à voir où le temps passé à baisser la tête vers son portable l’avait mené pour finalement relever la tête. 

Mais pour raconter sa fable mi-écolo, mi-humaniste, Gabriel Julien Laferrière choisit de rendre hommage à des films comme After Hours ou Chute libre. Dans les deux cas, qu’il s’agisse de Griffin Dunne ou de Michael Douglas ou ici de Guillaume de Tonquédec, on met en scène un personnage plutôt lambda, un type sans histoire particulière sur qui n’importe qui peut projeter la sienne. Ils ont une vie banale, rythmée par le métro, boulot, dodo et n’ont finalement rien d’autre que leurs habitudes pour les faire s’articuler. Puis l’histoire va s’amuser, de façon un peu cruelle, à déconstruire leur monde et à les forcer à sortir de leur zone de confort, histoire de vérifier que sous l’aspect lisse du personnage, se cache un être humain, voire bestial mais dans tous les cas, singulier.

SMS est loin des comédies qui doivent provoquer le rire à tout prix. A vrai dire, l'enchaînement de galères de Laurent est un fil conducteur pas vraiment plausible mais qui pousse le spectateur à relativiser face à ses propres emmerdes au quotidien. Acculé par une baraque ...

Une comédie assez anxiogène où l'on rit plus jaune qu'aux éclats mais qui a un scénario vraiment parfaitement huilé et surtout la riche idée d'employer l'excellent Guillaume de Tonquédec dans un premier rôle de héros plutôt sexy noyé dans les emmerdes mais rarement ...

Ouch la note que ce paye ce film... Bref passons... Personnellement, j'ai passé un bon moment. Basé sur la descente aux enfers plutôt sévère d'un monsieur tout-le-monde, on se prend plutôt vite d’empathie pour le personnage de Guillaume de Tonquédec, acteur que je trouve ...