NORMANDIE NUE

en VOD

Film choral tourné dans le Perche, en Basse-Normandie, le nouveau film de Philippe Le Guay, à qui l’on doit Floride, Alceste à bicyclette ou encore Les femmes du 6e étage, se déroule dans le petit village du Mêle-sur-Sarthe. Le réalisateur connaît bien la région, puisqu’il y passe ses vacances chaque année depuis son enfance.

C’est d’ailleurs ainsi qu’est née l’idée du film : après avoir vu des photos d’un artiste organisant des happenings nus dans de grandes capitales internationales, il s’est demandé ce que cela donnerait si on transposait le concept dans un petit village normand. "Il y avait un choc des cultures qui pouvait alimenter une histoire..." précise-t-il.

Il a donc imaginé une comédie facétieuse dans laquelle le principal enjeu est de savoir quels habitants du village vont accepter de participer à la photo dénudée. Il en profite pour dépeindre avec humour et bienveillance la vie en milieu rural, entre rivalités ancestrales, détournement des clichés sur la campagne et crise bien réelle de l’élevage et de l’agriculture intensive.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PETIT PAYSAN (Une autre chronique rurale qui aborde le thème des difficultés de l'élevage et de la vie d'agriculteur) ou encore PARIS (Un film choral qui brosse lui aussi le portrait du lieu où se croisent et se frôlent les personnages, à savoir la ville de Paris.).

Le milieu rural inspire régulièrement le cinéma français, qui aime poser ses caméras au milieu des champs, et explorer ce microcosme devenu presque exotique pour le spectateur. En 2017, Petit paysan d’Hubert Charuel a ainsi été un succès public, couronné également par plusieurs César, dont celui de la meilleure première œuvre. Il y était pourtant question d’un sujet grave : la crise de la vache folle. Dans un ordre d’idée similaire, Philippe Le Guay n’hésite pas à aborder la crise de l’élevage et la situation extrêmement compliquée des agriculteurs français. Il le fait évidemment sur un ton de comédie, c’est-à-dire en refusant de dramatiser, mais sans fard, en évoquant la dure réalité du métier d’éleveur, les semaines de travail interminables, les dettes, la vente à perte…

C’est cette situation de départ, les difficultés rencontrées par les habitants du Mêle-sur-Sarthe, qui sert à la fois de toile de fond et de catalyseur à l’intrigue. On comprend que la photo dénudée devient pour eux la seule manière possible d’exprimer leur mal-être. Le combat pour y arriver révèle alors les histoires intimes et les angoisses des protagonistes, de l’éleveur traumatisé par la mort de son père au boucher qui refuse de laisser sa femme se déshabiller. Philippe Le Guay propose ainsi une chronique sensible qui foisonne de sous-intrigues et de rebondissements.

Il est aidé par un casting magnifique qui mêle professionnels et non professionnels. En première ligne, on retrouve François Cluzet, maire plein d’énergie qui se donne sans compter pour ses administrés, et réussit à dédramatiser les pires situations avec une phrase et un sourire. A ses côtés, on retrouve François-Xavier Demaison, le Parisien qui refuse d’admettre qu’il est allergique à la campagne ; Philippe Rebbot, l’éleveur au bout du rouleau ; Arthur Dupont, l’ancien enfant du pays qui est de retour, Grégory Gadebois, le boucher jaloux… Tous apportent une couleur au film, lui permettant d’être tour à tour touchant et drôle, grave et bon enfant. 

Frais et sympathique, ce sont les mots qui viennent immédiatement à l'esprit après la vision du film. L'implication des acteurs est totale, Cluzet en tête évidemment, la photo est souvent superbe, le montage est habile agissant par petites touches, évitant les longueurs. ...

L’ouverture est catastrophique : une voix off prétentieuse de grande fille infatuée ânonne maladroitement son texte, sur fond d’images de la Normandie, noyée de brume, en son réveil. Puis la caméra rejoint la maison de cette petite Parisienne en exil forcé. On se trouve ...

Et si nous allions faire un tour dans ma région du Perche. Il s'y est passé un événement peu banal pour celles et ceux qui veulent bien y croire. Dans le petit village de Mêle-sur-Sarthe, à deux pas de Mortagne au Perche, l'agriculture est la principale activité. Les fins ...