NITRAM

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Souvent, après une catastrophe, on se pose cette question : « Comment tout cela a-t-il bien pu être possible ? »… Après-coup, divers spécialistes tentent d’analyser les choses et d’expliquer les raisons du drame. Dans « Nitram » le film de Justin Kurzel, (réalisateur entres autres de « Macbeth »), que vous allez regarder, c’est exactement ce qui vous est proposé.

L’histoire est tirée d’une réelle tragédie : l’assassinat de trente-cinq personnes en 1996 à Port-Arthur en Australie. Martin, (prénom qui, écrit à l’envers donne son titre au film), jeune homme solitaire et frustré y avait peu à peu basculé dans la folie avant de décider de passer à l’acte.

Le réalisateur nous montre le mécanisme psychologique, (entre marginalité et peine de cœur), de cette tuerie de masse… Le portrait de ce criminel hors-normes doit beaucoup à la performance du comédien Caleb Landry Jones, récompensé par le Prix d’Interprétation amplement mérité au Festival de Cannes en 2021…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN (Que se passe-t-il dans la tête de ces jeunes gens qui soudainement se transforment en tueurs de masse ?) ou encore ELEPHANT (Les écoles sont devenues le terrain de chasse de prédateurs psychopathes qui, régulièrement, y sacrifient d'innocentes victimes pour assouvir leurs angoisses ou ressentiments...).

Ce qui est le plus frappant dans un film comme « Nitram », c’est le côté inéluctable du cataclysme qui s’y met en place… C’est un peu le principe du Titanic : vous avez beau savoir qu’à la fin le bateau coule, vous restez tout de même jusqu’au bout devant le film, en espérant encore que le bel insubmersible restera tout à flot ! Les tueries de masse comme celle de Port Arthur ont durablement frappé les esprits et, très logiquement, inspiré le 7e art.

En regardant le film de Justin Kurzel, on pense immédiatement à « Elephant » de Gus Van Sant, Prix de la mise en scène à Cannes. Le cinéaste américain avait décidé de porter à l’écran en 2003 le massacre survenu quatre ans plus tôt dans une école du Colorado : deux élèves avaient abattu treize personnes dont douze de leurs camarades, relançant, (déjà), le débat sur le contrôle de la vente des armes à feu aux Etats Unis mais aussi celui de l’addiction des adolescents aux jeux vidéo. Ce même drame sert également de base au documentaire « Bowling for Columbine » de Michael Moore, (Palme d’Or cannoise cru 2002 et Oscar du meilleur doc l’année suivante) mais comme à son habitude, le pamphlétaire américain y dresse surtout un état des lieux alarmant et vindicatif du marché des armes dans son pays, où le nombre d’homicide par armes à feu est proportionnellement plus élevé que dans le reste du monde…

L’un des avantages à voir un film en Festival provient de l’absence totale de communication en entourant certains. On les voit parce qu’ils font partie de la sélection, et à l’exception de la connaissance du réalisateur ou de certains comédiens, on est vierge de toute ...

Je n'avais jamais entendu parler de cette histoire, pas vu la B. A., et le titre du film ne me révélait rien de son contenu. Je savais seulement que Caleb Landry Jones en était l'acteur principal et que le rôle lui avait valu le prix d'interprétation masculine ...

On a découvert Justin Kurzel il y a tout juste dix ans avec la claque « Les Crimes de Snowtown », une œuvre coup de poing, choc et sans concession qui s’inspirait de l’un des faits divers les plus horribles qu’ait connu l’Australie. Âpre, intense, glauque et dérangeant, ...