LE FAN

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Tony Scott est décédé en août 2012 après avoir réalisé des films d’action à succès comme Top Gun, Le flic de Beverly Hills 2 et True Romance. Il a signé Le fan en 1998 entre USS Alabama et Ennemi d’état. Cette histoire l’a attiré pour deux raisons : il avait envie de se pencher sur le monde du baseball et rêvait de travailler avec Robert De Niro. Il a même déclaré qu’il aurait abandonné le projet si De Niro avait décliné le rôle qu’il lui proposait. Al Pacino avait cependant manifesté son intérêt pour le rôle. Le scénario est tiré d’un livre de Peter Abrahams que le vétéran de la télévision Phoef Sutton s’est chargé porter à l’écran. Frank Darabont, réalisateur des Evadés,  est venu donner un petit coup de main pour l’adaptation, mais il n’est pas crédité au générique. Brad Pitt a refusé d’incarner le rôle du héros persécuté car il aurait préféré camper le maniaque. C’était également le souhait de Wesley Snipes qui c’est cependant laissé convaincre de se glisser dans la peau du joueur de baseball. Cal Ripken Jr. a été engagé comme conseiller technique car il fallait qu’une star du jeu permette aux acteurs de se familiariser avec la gestuelle des sportifs. Ripken a été l’entraîneur de Wesley Snipes pendant tout le tournage et a également travaillé avec Robert De Niro pour le préparer à une scène de lancer de balle particulièrement importante dans le film. Le fan n’est pas la première œuvre à parler des relations difficiles entre une personnalité et ses admirateurs un peu trop empressé. Misery de Rob Reiner d’après Stephen King et King of Comedy de Martin Scorsese où Robert De Niro séquestrait Jerry Lewis ont déjà abordé ce sujet tout comme Fanatique d’Ed Bianchi où un agité interprété par Michael Biehn terrorisait Lauren Bacall.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KING OF COMEDY (Parce que c'est aussi l'histoire d'un fan fou à lier.) ou encore LE STRATÈGE (Une oeuvre virtuose pour mieux connaître le monde du baseball.).

Robert De Niro incarne ici un fou furieux . Ce type de personnages n’a rien de nouveau pour lui. Martin Scorsese lui avait déjà confié deux beaux rôles de d’agités du bocal dans Taxi Driver et Les nerfs à vif. Fidèle à son habitude, le comédien s’est livré à un énorme travail en amont afin de mieux comprendre la psychologie de son personnage perturbé. Il a notamment rencontré des vendeurs de couteaux qui l’ont familiarisé avec le métier du héros. Il était devenu un véritable spécialiste des armes blanches avant d’arriver sur le plateau. Il a souhaité que son personnage soit montré comme un type ordinaire comme certains psychopathes dont le passage à l’acte surprend l’entourage. Pour De Niro, les voisins de Gil Renard viendront témoigner du fait qu’il était très gentil et qu’il ne se seraient jamais douté qu’un assassin sommeillait en lui. Cal Ripken Jr., le conseiller technique, raconte que De Niro était si bien dans son personnage qu’il lui  faisait un peu peur. Entre deux conversations sur le baseball, l’acteur lui avait avoué écouter en boucle un enregistrement de Robert John Bardo, un fan qui a tué l’actrice Rebecca Schaefer en 1989. A la fin du tournage, De Niro a emporté la poupée des Yankees que l’on voit ans le film en souvenir. La production a déboursé 400 dollars pour la racheter au collectionneur qui l’avait prêtée à l’équipe. Tony Scott a reconnu avoir une certaine empathie pour le personnage de Renard. Il s’est intéressé à ces fans fous dont l’amour tourne à la haine. Les mésaventures de Monica Seles poignardée par un admirateur de Steffi Graf ou de Ronald Reagan blessé par un fou de Jodie Foster lui sont revenues en mémoire. Pour lui, Gil Renard est un homme malheureux qui croit reprendre le contrôle sur sa vie en phagocytant celle de son idole. Ce triste sire rappelle le personnage incarné par Sergi Lopez dans Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll qui était persuadé d’agir pour le bonheur de son ami avant de le prendre en grippe... Scott a choisi un montage très « cut » dont les plans courts ont provoqué l’ire de ses détracteurs Il a avoué plus tard que Le fan lui avait servi de terrain d’expérimentation avant de réaliser Ennemi d’état, œuvre qui lui tenait particulièrement à cœur et qu’il avait déjà en tête. Il a été épaulé par Dariusz Wolski, son chef opérateur sur USS. Alabama , qui allait ensuite s’illustrer sur Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski,  Sweeney Todd  de Tim Burton et Prometheus de Ridley Scott.