Michel Ocelot prétend ne pas avoir eu particulièrement envie de donner une suite à Kirikou. Il aurait cédé à la demande de fans du monde entier pour se lancer dans l’aventure. Il se souvient notamment du chef d’une tribu d’Amazonie, venu le féliciter à l’occasion d’un festival au Brésil en lui disant qu’il s’était senti proche des villageois de Kirikou.
Il a choisi de livrer cinq contes plutôt qu’un seul récit parce qu’il estime que la grande histoire de Kirikou a été racontée dans
Kirikou et la sorcière, le premier volet. Il ne pouvait pas donner de suite à ce film qui se termine sur une vision de Kirikou adulte et guerrier. Selon Michel Ocelot, le Kirikou que souhaite voir le public doit rester un bébé tout petit et tout nu. Pour écrire les histoires de
Kirikou et les hommes et les femmes, Michel Ocelot a collaboré avec trois amies. Bénédicte Galup qui a coréalisé le deuxième film, Susie Morgensten, auteur pour la jeunesse, et Cendrine Maubourguet sont venues lui prêter main-forte. Son cahier des charges était simple : il voulait parler de l’enfance du héros et le confronter à des situations dont il se sort grâce à sa vivacité d’esprit. Partant des idées que ces collaboratrices lui ont données, c’est ensuite lui qui a écrit scénarios et dialogues tout seul afin de leur apposer sa patte.
Bien que le film soit réalisé en images de synthèse, le réalisateur a tenu à retrouver le tracé et le style graphique des deux premiers longs métrages. Les techniciens du studio d’effets spéciaux Mac Guff Ligne ont travaillé en étroite collaboration avec lui avant de trouver le traçage idéal utilisant les traits, les pleins, les déliés et en améliorant parfois le dessin à la main. S’il aime par-dessus tout, le papier et le crayon qu’il trouve « sensuels », Ocelot avoue avoir apprécié l’informatique qui permet de réutiliser certains dessins et de modifier immédiatement ce qui n’est pas réussi.
Il a aussi tiré le meilleur parti du numérique 3-D pour mettre en images le vent d’Harmattan ou une tornade. Une chute de pétales de rose s’est révélée particulièrement complexe à réaliser car chaque pétale est animé et éclairé de façon indépendante. Le réalisateur s’est servi du relief pour immerger le spectateur dans ses récits.
Dans le même genre vous pouvez trouver KIRIKOU ET LA SORCIÈRE (Pour découvrir le début des aventures de Kirikou et sa rencontre avec Karaba.) ou encore LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE (Pour découvrir les autres productions de Didier Brunner ainsi qu'un autre grand auteur du cinéma d'animation français.).