JOE

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Joe Ransom, ex-taulard de son état, tente de retrouver sa dignité en menant autant que possible une vie qu’il qualifie de normale. A savoir, travailler le jour, boire la nuit. Mais la donne changera le jour où un adolescent de 15 ans prénommé Gary fera son apparition dans la région à la recherche de travail. Joe y percevra l’opportunité de racheter son passé trouble et de compter enfin pour quelqu’un.

Réalisé par l’américain David Gordon Green, détenteur de l’Ours d’argent du meilleur réalisateur au festival de Berlin en 2013 pour son film Prince of Texas, et scénarisé par Gary Hawkins, Joe est l’adaptation à l’écran du roman écrit par Larry Brown et publié en 1991. Le personnage de Joe Ransom, mélange de solidité et de fragilité, de brutalité et d’humanité, y est incarné par Nicolas Cage qui trouve ici l’occasion de raviver notre souvenir quant au fait qu’il fut le magnifique interprète du film de Mike Figgis Leaving Las Vegas. Un rôle qui lui valut l’Oscar du meilleur acteur en 1996.

C’est à Tye Sheridan, remarqué dans The Tree of Life de Terrence Malick, où il jouait le plus jeune fils de Brad Pitt et de Jessica Chastain, et puis dans Mud de Jeff Nichols, que revint le rôle du jeune Gary. L’occasion rêvée pour cet acteur en herbe de se mesurer à Nicolas Cage dans un face à face qui, selon ce dernier, réussit dans plus d’une scène à émouvoir jusqu’aux larmes l’équipe du tournage.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VOIE DE L'ENNEMI (Rachid Bouchareb donne dans ce film, à Forest Whitaker, un rôle d'ex-taulard repenti qui n'échappera pas à son destin.) ou encore MUD (Dans ce film de Jeff Nichols, le jeune acteur Tye Sheridan se retrouve confronté à des serpents.).

Tout en restant fidèle à l’esprit de Larry Brown, l’auteur du roman, David Gordon Green a souhaité faire de Joe une expérience cinématographique captivante. Nous avons fait quelques changements par rapport au roman, dit le cinéaste, pour que ce soit plus convaincant à l’écran. Le personnage de Willie Russell, le rival de Joe, est plus développé afin que tous les protagonistes existent. J’ai aussi ajouté une scène avec le personnage de Wade Jones, le père de Gary, qui montre que sous son apparente monstruosité se cache tout de même un être humain. Et d’ajouter, l’épilogue qui par ailleurs n’existe pas dans le roman, permet à Gary de boucler la boucle d’une manière qui, je l’espère, débouche sur une conclusion satisfaisante.

Vous aurez remarqué la scène dans laquelle le personnage de Joe maîtrise un serpent. Et bien cette séquence a été filmée au naturel, sans doublure aucune pour ledit serpent et ce à la demande de Nicolas Cage. Le comédien s’explique. Je crois qu’un faux serpent se serait vu à l’écran. Je favorise l’authenticité à partir du moment où elle peut être rendue devant la caméra. Et les bêtes sentent quand on les aime. Le serpent s’est laissé faire et ne m’a jamais attaqué. En fait l’équipe de tournage a eu plus peur que moi. Et puis ces créatures me fascinent et elles sont très douces au toucher. Fin de citation.

Le fait d’avoir recours à des acteurs non professionnels, se produit relativement souvent au cinéma, mais il n’est pas habituel que cela se passe comme dans le cas de Joe où l’homme qui incarne Wade Jones, un certain Gary Poulter, fut repéré dans la rue alors qu’il attendait le bus. Vagabond de son état, Poulter pratiquait la breakdance pour gagner sa vie et ne possédait aucun papier officiel, ce qui rendait difficile le fait de pouvoir le retrouver s’il venait à faire faux bond à l’équipe à un moment ou à un autre du tournage. Heureusement, le sans domicile fixe s’avéra doté d’une conscience professionnelle à toute épreuve, et en plus d’être régulièrement présent en temps et en heure, se montra extrêmement rigoureux à propos de tout ce qui avait trait au rôle qu’il devait jouer. Un vrai bonheur, selon le réalisateur David Gordon Green.  

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