EXCALIBUR

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Sorti en 1981, Excalibur était un des plus vieux projets de John Boorman, qui a attendu 20 ans avant de pouvoir adapter pour le cinéma la légende du roi Arthur .

Il en donne une version très personnelle et, bien que le générique mentionne le livre de Thomas Malory, il s’en éloigne beaucoup, notamment dans la seconde partie. Là où l’écrivain avait donné une interprétation chrétienne de la recherche du saint Graal, Boorman, qui penche plutôt du côté des traditions celtes païennes, a laissé tomber le côté sacré de la quête pour  lui donner une dimension plus humaine: le Graal consiste à guérir le roi afin de  restaurer le royaume, dans l’espoir de renouer avec un âge d’or perdu. On sent alors les influences du philosophe Carl Jung, avec ses références au rêves, aux archétypes  et à la mythologie.

Mais le retour à l’âge d’or n’arrivera jamais. Boorman sera toujours marqué par cette nostalgie dont on trouve fréquemment des traces dans ses films les plus variés, comme Délivrance, Zardoz, ou La Forêt d’émeraude.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LEGEND ou encore MONTHY PYTHON, SACRÉ GRAAL .

Parallèlement à la légendu du roi Arthur, John Boorman avait également envisagé d’adapter Le seigneur des anneaux, mais il y  a renoncé pour des questions de droits autant que de faisabilité : à l’époque, les effets spéciaux étaient insuffisants pour représenter tout ce qui était nécessaire.

Le scénariste Rospo Pallenberg est responsable de l’adaptation du livre de Thomas Malory La mort d’Arthur avec lequel il a pris quelques libertés, notamment en ce qui concerne le personnage de Morgana, la demi sœur d’Arthur interprétée par Helen Mirren. Elle a été inventée pour les besoins du script, mais son rôle est important puisqu’elle précipite la chute du royaume. C’est elle qui, grâce à sa magie, oblige Arthur à coucher avec elle et concevoir le maléfique Mordred.

De nombreux rôles, comme celui d’Arthur, demandaient que les acteurs vieillissent avec le temps (le film s’étend sur plusieurs décennies). La plupart s’en sortent par des artifices dramatiques beaucoup plus que par le maquillage.
Lorsqu’il a rassemblé sa distribution, le cinéaste avait fait attention à limiter au maximum le nombre de têtes connues, dans l’intérêt de l’histoire : pas question de plonger dans une forêt de légende un acteur réputé pour ses rôles d’agent secret. C’est pourquoi il avait fait appel à des acteurs encore inconnus à l’époque. Depuis, ils ont fait une belle carrière : Liam Neeson, Gabriel Byrne, Patrick Stewart.

Concernant Nicol Williamson et Helen Mirren, ce n’est pas par hasard si Boorman a fait appel à eux: Il savait que les deux acteurs étaient en mauvais termes et ne s’adressaient plus la parole. Il a parié que cette énergie négative bénéficierait au film, puisque leurs personnages sont également très hostiles l’un vis-à-vis de l’autre.

Aujourd’hui reconnu comme la meilleure adaptation au cinéma de la légende du roi Arthur, Excalibur n’a reçu à sa sortie qu’un succès d’estime pour ses qualité visuelles, récoltant quelques nominations pour la photo d’Alex Thomson et un prix de la contribution artistique à Cannes en 81.