DOLORES CLAIBORNE

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Dolores Claiborne fait partie des livres un peu à part de Stephen King. Ceux qui ne relèvent pas du fantastique ni de l’horreur, où l’auteur de Carrie, Ca et tant d’autres vise plutôt l’étude de caractères. En l’occurrence celle d’une domestique accusée d’avoir tué son employeuse.

Tout le monde la croit coupable jusqu’à sa propre fille. A moins que le passé des deux femmes ne cache un lourd secret… Taylor Hackford, le réalisateur d’Officier et Gentleman, a su lire entre les lignes du roman de King, et décidé de détourner les codes du thriller pour aller vers le mélo, et filmer la reconstruction d’une mère et de sa fille au cours d’un duel psychologique. Si Dolores Claiborne effleure le fantastique lors d’une étonnante scène d’éclipse solaire, c’est pour affirmer que finalement on n’est peut-être pas très loin d’un film d’horreur.

Mais une horreur plus insidieuse : celle qui irrigue souvent les faits divers les plus monstrueux ; celle qui gangrène parfois les cellules familiales pour les transformer en enfer intime. Hackford la décrypte en réflexion sur la nature humaine et ses limites. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MISERY ou encore LA VIE DE DAVID GALE .

Avec Dolores Claiborne, Kathy Bates retrouve l’univers de Stephen King. L’actrice avait déjà fait très forte sensation en jouant une femme  devenant psychopathe à force de frustrations dans Misery.

Sa Dolores est un personnage similaire à de fortes nuances près : Bates transforme cette potentielle meurtrière en victime meurtrie. Il n’est pas improbable que cet angle aie poussé Taylor Hackford à engager pour lui faire face Jennifer Jason Leigh, comédienne longtemps spécialisée – d’entre autres, Last exit to Brooklyn à Jeune femme partagerait appartement - dans des rôles de femmes borderline, particulièrement névrosées. Comme le réalisateur le précisera dans plusieurs interviews, la trame policière de Dolores Claiborne ne l’intéressait pas tant que de montrer un processus de guérison, de cicatrisation de  profondes blessures personnelles pour une mère et une fille qui se libèrent du joug d’un monde masculin.

C’est pourtant d’un homme qu’il s’est inspiré pour sa mise en scène : Hackford a emprunté aux tableaux de Magritte la palette de couleurs de la photo composant l’atmosphère particulière de cette peinture des tréfonds de l’âme féminine.

Stephen King est sûrement l'un des romanciers les plus adaptés au cinéma, que ce soit en film ou en téléfilm d'ailleurs. Cela arrive que de bons films en découlent, voir d'excellents. Dolores Claiborne était, je trouve, un excellent roman sur l'horreur humaine (à l'image ...

Je suis suffisamment fan de Stephen King pour reconnaître les forces et les faiblesses de cette littérature (très) populaire, mais aussi la quasi impossibilité d'adapter au cinéma ce fleuve de mots et de sensations souvent excessives qu'est un roman du "maître de l'horreur". ...

Quelques longueurs et vingt dernières minutes peut-être un chouia un peu trop hollywoodiennes, sauf la dernière scène remarquable de sobriété, par rapport au reste mais ce reste est franchement très bon... Cette adaptation de Stephen King, qui délaissait ici son statut ...