28 JOURS EN SURSIS

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Après l’immense succès de Speed, Sandra Bullock, jusque-là cantonnée à des seconds rôles de potiches, devient une star internationale. Son petit côté girl next door un peu fou-fou en fait une parfaite héroïne de comédie romantique et ou de thrillers d’action. 28 jours en sursis est son premier rôle principal où elle ne joue ni les amoureuses transies, ni les acolytes de choc. 

Elle y incarne Gwen Cummings, une vraie party girl qui, un jour, sous l’emprise de l’alcool, va avoir un accident de voiture l’obligeant à choisir entre la réclusion ou la cure de désintoxication. Elle a alors 28 jours pour reconnaître qu’elle et dépendante à l’alcool, sinon c’est retour par la case prison. 

Mais face aux patients traités dans le centre, la jeune femme ne parvient pas à se reconnaître et préfère nier l’évidence. Seul son thérapeute personnel, joué par Steve Buscemi, saura l’aider à lâcher prise et à admettre ses problèmes. Drame de l’addiction traversé de fulgurances comiques plutôt bienvenues, 28 jours en sursis est aussi un bon film hybride qui évite les pièges du genre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver POUR L'AMOUR D'UNE FEMME DE LUIS MANDOKI (Car il s'agit ici aussi d'une femme qui a sombré dans l'addiction et qui cherche à s'en sortir.) ou encore UNE VIE VOLÉE DE JAMES MANGOLD (Car le film offre un autre regard sur la maladie et l'internement.).

28 jours en sursis suit l’évolution d’un personnage allant de sa longue chute libre à sa renaissance totale. Sandra Bullock, alors tout juste devenue une véritable vedette hollywoodienne, joue ici presqu’à contre-emploi. En effet, qui aurait imaginé la sympathique actrice en alcoolique incontrôlable à cette époque ? Personne si ce n’est la réalisatrice de Dr Dolittle, Betty Thomas. Une surprise plutôt agréable tant l’actrice parvient ici à montrer une facette d’elle, jusque là inconnue, mêlant, avec talent, comédie et drame. 

Une facette d’elle-même qu’elle développera dans la suite de sa carrière. Mais ici, cet étonnant choix permet au film, parfois un peu bancal dans son écriture, de tenir parfaitement debout et surtout de ne jamais tomber dans le pathos, écueil par excellence du genre. Ainsi Sandra Bullock réussit-elle à jouer avec subtilité les différentes étapes d’un patient admettant son addiction, du déni à la rémission en passant par l’acception. A ses côtés, il y a un deuxième pilier qui maintient l’ensemble : Steve Buscemi. Sous les airs un peu loufoques qui sont sa marque de fabrique, il livre l’autre meilleure performance de l’œuvre de Betty Thomas. 

Même si la première demi-heure du film oscille allégrement entre le comique et le pathétique avec une Sandra Bullock déchaînée, la seconde plonge dans le drame de l’introspection et de la découverte de soi. Contrairement à des longs métrages comme, par exemple, Une vie volée, qui rendent compte par le menu de la caractérisation de la maladie et des difficultés de l’internement, 28 jours en sursis est définitivement plus léger. Il préfère, lui, suivre, avec distance et optimisme, le récit initiatique d’un personnage finalement positif qui souhaite réellement s’en sortir. Ajoutons à cela des seconds rôles particulièrement amusants et drôles et nous obtenons, un, petit certes, divertissement mais moins guimauve qu’il n’aurait pu l’être.

Si un film est capable de te faire passer par toutes les émotions, c'est que c'est définitivement un film réussi. Je me sens un peu obligé de donner un 10 parce-que je me suis énormément reconnu dans ce film et dans le personnage d'Andrea. Et ça peut paraître cliché ce ...