LE SOURIRE en VOD
- De
- 1994
- 85 mn
Après avoir fait un infarctus, alors qu’il pense que sa vie va bientôt s’arrêter, Pierre-François, quinquagénaire fatigué, fait la rencontre d’une jeune femme qu’il se met à désirer avec une ardeur juvénile. Il tente de la séduire, mais fait assaut de maladresse. La jeune femme n’est pourtant pas étrangère à la douce ivresse de plaire.
- Érotique
- France
- - 16 ans
- VF - HD
1 MIN AVANT
Au sortir d’un film d’époque, L’Accompagnatrice, dans lequel Claude Miller s’est quelque peu laissé étouffer par les fastes d’une reconstitution pointilleuse, le signataire de La Meilleure Façon de marcher inaugure au mitan des années 90 sinon une nouvelle façon de filmer, du moins un cinéma plus libre, plus poétique, plus onirique, en un mot plus risqué.
Avant La Classe de neige, étouffante plongée dans les méandres d’un esprit malade, avant La Chambre des magiciennes, qui se déroule en majeure partie dans une chambre d’hôpital, Le Sourire nous invite à abandonner tout esprit cartésien pour partager les affres d’un quinquagénaire malade guetté par un infarctus qui pourrait bien se révéler fatal. Alors, avant de quitter ce bas monde, il aimerait bien connaître une dernière fois l’amour. Obsédé par les formes alléchantes d’une jeune inconnue rencontrée dans un train, il se met en tête de la conquérir, quitte à s’y prendre comme un manche car le temps presse. Claude Miller n’y va pas par quatre chemins, et il n’hésite pas à faire montre d’une verdeur qui ne lui est pas coutumière pour parler de ce qui se trame entre deux êtres glissés dans un même lit, insistant sur l’attrait inextinguible exercé par ce qui est du corps féminin le plus bel apanage, comme disait Brassens. Même s’il use en l’occurrence d’un vocabulaire moins châtié que celui que l’auteur du Blason se plaisait à faire entrer dans ses chansons. Personne n’a oublié ce cri du cœur d’Emmanuelle Seigner, alias la douce Odile, décrivant l’évident dessein de notre quinquagénaire en rut, quand elle dit : « Il veut me bourrer, me niquer, défoncer ma barquette. ». Une métaphore nautique qui, n’en doutons pas, saura faire sourire tous ceux qui ne sont pas rétifs aux appas féminins.
Nous aurions pourtant tort d’y voir une espèce de gaudriole à l’intention des moins délicats. Parce que derrière les aspects rabelaisiens de cette fable que n’auraient désavoué ni Bertrand Blier ni Jean-Claude Brisseau (sans doute pour des raisons différentes) se cache une douleur diffuse sur la difficulté d’aimer et sur la fragilité de la vie quand Eros et Thanatos se mettent en tête de se lancer dans une ronde infernale.
Dans le même genre vous pouvez trouver ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND ou encore LES GALETTES DE PONT-AVEN .