VILLE NEUVE en VOD
- De
- 2019
- 76 mn
- Politique / Histoire
- Canada
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
Ce premier long-métrage d’animation de Félix Dufour-Laperrière témoigne de l’expérience acquise par le réalisateur à l’occasion de ses précédents films, qui couvrent aussi bien le long-métrage documentaire que les courts en prises de vues réelles ou en animation. À chaque fois, le cinéaste témoignait d’un appétit d’expérimenter tant dans le domaine des formes que dans celui de la recherche sonore.
Avec Ville Neuve, il traite simultanément de ce qui relève de l’intime et de l’intérêt général en mettant en parallèle deux histoires : celle de Joseph qui cherche refuge en bord de mer pour se reconstruire, tout en essayant de recoller les morceaux avec Emma, son ex-compagne. En même temps se prépare le référendum de 1995 qui demandait aux Canadiens si le Québec devait prendre son indépendance (le non l’a emporté à moins de 1%). Autrement dit, le film suit un couple qui se demande s’il peut continuer à vivre ensemble, en même temps qu’un peuple qui se pose la même question.
Un troisième parallèle fait résonner les destins de Joseph, désabusé par le passé et effrayé par l’avenir, et celui de son fils Ulysse, avide d’émancipation et d’indépendance. Tous deux représentent les voix qui s’affrontent lors du scrutin, même si Ulysse se révèle le personnage le plus positif et le plus attachant.
La forme très libre permet à l’auteur d’adopter des tonalités variées selon les circonstances, allant de la mélancolie au réalisme en passant par le romantisme et le conflit. L’image récurrente du poisson hors de l’eau peut se voir comme une métaphore de la situation telle que ressentie par Joseph. Les dialogues et les voix off abordent des thèmes également variés qui posent des questions d’ordre personnel, politique et parfois même métaphysiques.
Le cinéaste a choisi de raconter son histoire en animation à travers des images dessinées et peintes à la main avec de l’encre de Chine, une technique qui joue aussi bien sur les nuances de gris que sur les contrastes.