LEAVING AFGHANISTAN

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Des troupes soviétiques harassées s’apprêtent à évacuer l’Afghanistan. Mais le commandant Massoud et ses partisans entendent monnayer le visa de retour. « Leaving afghanistan » de Pavel Lounguine est un film russe sorti le 10 mai 2019 dans la fédération.

Inspiré de faits réels le film dont le titre russe est « Bratstvo » qui signifie fraternité est une version rouge du cinéma américain sur la guerre du Vietnam. Y compris et surtout dans sa dimension critique. Ce qui n’a pas manqué, bien sûr, de susciter quelques remous dans la classe militaro-politique du Kremlin.

Pavel Lounguine, 70 ans, a la particularité d’être de double nationalité, russe et française, deux langues que, par ailleurs, il parle couramment. Il a été révélé à Cannes comme une figure de glasnost puis comme un des cinéastes du renouveau russe, à l’ère Poutine. Voici un film de guerre avec moudjahidines et étoiles rouges.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AFGHAN BREAKDOWN DE VLADIMIR BORTKO (1991) (Production européenne, ce film de guerre mettait, déjà, en scène le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan avec, coproduction italienne oblige, Michele Placido dans le rôle du major. Un film qui déjà montrait une guerre absurde et la souffrance des civils comme des militaires.) ou encore LA BÊTE DE GUERRE DE KEVIN REYNOLDS (1981) (Un char soviétique ayant perdu son unité tente de résister aux assauts des résistants afghans. Entre atrocités contre les civils et harcèlement de guérillas un film américain brillant sur la cruauté et le fanatisme.).

Le cinéphile se souvient que Pavel Lounguine a été révélé au festival de Cannes avec « Taxi blues », son premier film, en 1990. Le 25 décembre 1991, l’union soviétique disparaissait. Et Lounguine sortait « Luna Park » quelques mois plus tard mettant en scène des bandes nationalistes, racistes et pan-russes. C’était le début de la nouvelle Russie.

Près de trente ans plus tard, devenu un cinéaste quasi institutionnel, Lounguine s’attaque à l’Afghanistan, sujet tabou dans l’empire. Pour ce faire il s’appuie sur les mémoires du Général Nikolaï Kovalev, qui fut chef du FSB, le descendant du KGB et en tire un film sur la sale guerre d’Afghanistan et la piètre retraite des troupes soviétiques, notamment lors du passage du tunnel de Salang de sinistre mémoire.

Kovalev verra le film en avril 2019 et lui accordera son imprimatur. Il mourra juste avant la sortie prévue le 9 mai, date de commémoration de la victoire de l’armée rouge sur les nazis. Entretemps les vétérans soviétiques et des membres de la douma, le parlement russes se seront élevés contre « Leaving afghanistan » considéré comme antimilitariste et antirusse, un air bien connu. On demandera même son interdiction. Finalement le ministère de la culture en un jugement de salomon interdira la sortie le 9 mai, en la repoussant… au 10. En attendant Lounguine a ouvert une brèche dans l’histoire officielle et permis aux russes d’affronter, hors propagande, leur histoire.

Ce n'est pas vraiment un film de guerre, mais - c'est mentionné - un film sur comment terminer une guerre. ( On parle ici du retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan en 1989) Et c'est plutôt intéressant ! le propos est transposable, et rappelle, d'autres conflits menés ...