LA DERNIÈRE LEÇON

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La Dernière Leçon est adapté du récit autobiographique de Noëlle Chatelet, prix Renaudot des Lycéens en 2004. L’écrivain y racontait le suicide de sa mère Mireille Jospin, cofondatrice de l’ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité). Pendant dix ans, Noëlle Chatelet a refusé toutes les propositions d’adaptation au cinéma et à la télévision parce que les faits étaient trop proches et qu’elle ne se sentait « pas prête ». 

Pascale Pouzadoux a toujours voulu adapter ce livre parce qu’il recoupait son histoire personnelle : comment elle a accompagné quelqu’un en fin de vie. Sauf que cette personne n’avait que 30 ans, que la réalisatrice aussi était très jeune et qu’elle a eu l’impression qu’elle avait raté des choses. Son idée était néanmoins de prendre de la distance avec la réalité des faits pour n’en garder que l’esprit dans son film. Avec son coscénariste Laurent de Bertillat (L’homme qui voulait vivre sa vie), elle a donc imaginé une famille fictive avec par exemple un frère qui fait des affaires alors que le frère de Noëlle n’était autre que Lionel Jospin. 

Pour Pascale Pouzadoux, scénariste et réalisatrice des comédies La Croisière et De l’autre coté du lit, le choix de ce sujet plus dramatique était un pari que ses producteurs de Fidélité Films n’ont pas hésité à suivre. Mais justement son goût pour le rire a été un atout pour décider Noëlle Chatelet a lui laisser les droits de son adaptation. Afin que l’énergie et la saveur des derniers bons moments partagés entre la mère et sa fille passent à l’écran. Pour ce mélange de drame et de comédie, le film de référence était Les Invasions barbares de Denys Arcand

 
Dans le même genre vous pouvez trouver QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS (L'histoire d'une femme âgée et malade qui décide de se suicider tant qu'il lui reste des forces) ou encore LES INNOCENTS (Sandrine Bonnaire et Marthe Villalonga y partageaient une scène).

Pascale Pouzadoux a hésité sur le choix de la comédienne qui incarnerait sa protagoniste, avant que son distributeur ne lui souffle le nom de Marthe Villalonga, idéale pour le rôle. Figure emblématique du cinéma français populaire, elle suscite d’emblée la sympathie. Tout en ayant le look grand-mère, elle fait preuve d’une belle énergie que la réalisatrice a freiné pour des raisons de vraisemblance mais qui accentue la problématique du film : cette femme âgée décide d’en finir alors qu’elle est encore en bonne santé. Marthe Villalonga a voulu jouer le rôle dès qu’elle a lu le scénario. Ne pas tout miser sur le comique ne lui posait aucun problème comme en attestaient déjà ses collaborations avec André Techiné dans par exemple Ma saison préférée. 

Pour lui donner la réplique, la cinéaste a choisi le côté spontané et évident de Sandrine Bonnaire, qui incarnait déjà une accompagnatrice des gens en fin de vie dans C’est la vie de Jean-Pierre Améris. À la différence que là, elle accompagne sa mère et qu’il passe quelque chose en plus, comme dans la scène du bain pris en commun qui réinvente physiquement la relation mère-fille. Sans être coscénariste, Noëlle Chatelet a suivi toutes les étapes de fabrication de cette adaptation. Et elle en a validé les choix principaux comme celui des deux comédiennes. Elle a d’ailleurs passé beaucoup de temps sur le plateau, apportant à l’équipe ses encouragements et, au besoin, ses impressions. 

Pour la lumière de son film, Pouzadoux a voulu aller de plus en plus vers le solaire à mesure que la décision de son personnage de s’en aller est acceptée par sa fille. D’où cette lumière translucide quand les deux femmes se retrouvent autour d’un plateau d’huîtres. Dans sa mise en scène en général, Pouzadoux a dû changer par rapport à ses comédies. « Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas cherché à être absolument dans l’efficacité. J’ai osé les silences, les regards qui parlent à la place des dialogues, les plans-séquences, avec le moins de musique possible » explique-t-elle.

Mes critiques peuvent contenir des spoilers qui seront balisés. Points positifs - Les thèmes abordés (vieillissement, euthanasie, suicide, famille) - Très émouvant et touchant - Bonnes prestations de Sandrine Bonnaire et Marthe Villalonga Points négatifs - Beaucoup de ...

Marthe Villalonga n'a pas l'air d'avoir 92 ans ,un peu trop jeune pour ce rôle, néanmoins a très bien joué et a mis de côté sa pudeur car certaines scènes sont très intimes. Quant à Sandrine Bonnaire ,il est bien dommage que le 7è art ne la reconnaisse pas ,un peu plus ...

Pascale Pouzadoux, qui, il faut bien le reconnaître, n'avait fait jusqu'ici que des navets (De l'autre côté du lit, La croisière) surprend totalement avec cette Dernière leçon. Elle adapte très librement le livre auto-biographique de Noëlle Châtelet, militante du droit ...