HÉROÏNES

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3 ans avant de devenir le réalisateur des Taxis avec les épisodes 2, 3 et 4, Gérard Krawczyk réalisait son troisième film : Héroïnes. Il en est le scénariste accompagné d’Alain Layrac qui sera, ensuite, notamment, derrière Barnie et ses petites contrariétés de Bruno Chiche. Les deux se sont ainsi librement inspiré du polar de Didier Daeninckx pour écrire cette histoire.

On y croise Jeanne et Johanna, deux amies depuis toujours vivant à Decazeville, une petite cité qui tire ses ressources de la mine. Autant Johanna est extravertie, autant Jeanne est renfermée mais a un don : elle sait chanter. Quand elles participent à un concours, c’est bien cette dernière qui chante quand Johanna tient le micro. Mais la supercherie fonctionne et très vite les jeunes femmes sont propulsées au rang de superstars.

Evidemment, cette inégalité face au succès va créer un fossé entre les deux jeunes femmes et c’est ça qui intéresse Krawczyk : voir au-delà de la foire aux apparences, aller dans les coulisses du showbiz et en extraire ce qu’il a de plus vil. Et s’il a engagé la déjà professionnelle Virginie Ledoyen pour le rôle principal, il place en face d’elle, Maïdi Roth, une jeune chanteuse qui a également signé la BO, avec succès, du film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CYRANO DE BERGERAC (Cyrano écrit des poèmes pour Christian comme Jeanne chante les chansons de Johanna. La supercherie rend tout le monde malheureux.) ou encore UNE ÉTOILE EST NÉE (Entre comédie musicale et description douloureuse du star system, ce classique offre à Judy Garland un de ses plus beaux rôles.).

Héroïnes, un titre à double sens pour un film à deux protagonistes centraux qui se complètent autant qu’ils s’opposent. Il y a l’héroïne, la drogue qui va causer la déchéance de Johanna, puis Héroïnes au pluriel pour qualifier ces deux jeunes femmes qui pour le petit bourg de Decazeville, dont est issu l’un des scénaristes, sont celles qui ont réussi, celles qui sont parvenus à monter au plus haut de la célébrité. Mais ce qu’essaye bien de dire ici Gérard Krawczyk, peut-être sans grande originalité, c’est que réussir dans le monde des paillettes n’est pas gage de bonheur. Surtout lorsque l’on part sur un mensonge.

Déjà dans le livre Play Back de Didier Daeninckx, dont est tiré le film, il était question de cette opposition sociale entre l’univers provincial de la ville minière dont les personnages sont issus et la machine écrasante, le bulldozer à jeunes talents que représente le monde du spectacle où tout n’est finalement que simulacre. Même si ce sujet passe un peu plus au second plan dans le film de Krawczyk, on sent qu’il y a, au fond, comme une dénonciation de ce capitalisme sauvage voire cruel sur lequel viennent s’échouer les rêves de gloire de certains. Une position dans laquelle les jeunes femmes Johanna et Jeanne se mettent dès le début quand l’une accepte d’être l’image de l’autre.

Cette amitié est bien au centre du film, c’est d’ailleurs ce  que le réalisateur de Fanfan la Tulipe privilégie, au risque, parfois, d’en devenir presque naïf. Mais sous le vernis un peu candide, il y a cette relation étrange, fusionnelle et quasi-malsaine entre les amies de toujours. En effet, chacune envie chez l’autre ce qu’elle-même n’a pas, l’une la voix, l’autre le charisme. Et il n’y a finalement que sur scène qu’elles parviennent à ne faire qu’un, combinant leur talent respectif pour créer cette bête de spectacle qui finira par les blesser et mettre en danger leur si précieuse harmonie. Un jeu d’identité un peu troublant que Virginie Ledoyen et Maïdi Roth parviennent à interpréter avec justesse et à coups de tubes qui auront cartonné en 1997, l’année de la sortie d’Héroïnes. 

Je l'ai vu à l'adolescence, c'est d'un point de vue nostalgique que je lui ai attribué un 7. Je pense que c'est la première bo que j'ai acheté en cd, au disquaire du 2ième étage de l'Inno, je m'en souviens comme si c'était hier. Je me souviens aussi du short de Virginie ...

Je ne comprends pas comment un film qui réunit un tel casting (Virginie Ledoyen, Serge Reggiani, Marie Laforêt, Charlotte de Turckheim, Saïd Taghmaoui, Édouard Baer... Et bien sûr la sublime Maidi Roth, injustement moins connue) ne jouit pas de plus de notoriété...La ...

C'est un peu une morsure du temps, un espace ailleurs, un film français qui ne laisse pas blasé. Virginie Ledoyen (Johanna) et Maïdi Roth (Jeanne), se partagent l'affiche dans une comédie dramatique et flamboyante qui enchante les yeux, les oreilles et le coeur. Datant tout ...