APACHES

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Un film de gangsters d’époque avec une approche résolument moderne. C’est de cette manière qu’on peut dans un premier temps résumer le second long métrage de Romain Quirot, œuvre graphique, chargée de violence, parce que l’époque en question l’était. On est à Paris en 1900 et de Montmartre à Belleville, la Capitale en plein essor est aux mains de gangs ultra violents qui font régner la terreur parmi la classe bourgeoise : les Apaches.  

L’entreprise est ambitieuse et porte d’abord la marque de sa productrice, Fannie Pailloux, qui avait déjà accompagné son premier long (Le dernier voyage) dont la société de production s’appelle justement Apaches. Romain Quirot a choisi de développer l’intrigue à travers le personnage féminin Billie, une petite fille adoptée autrefois par les brigands de Paname, qui revient venger à l’âge adulte la mort inacceptable de son frère.  

Alice Isaaz (révélée par La Crème de la crème de Kim Chapiron en 2015) interprète Billie avec un déploiement physique qu’on ne lui connaissait pas jusqu’ici. Romain Quirot lui offre un rôle plein, entre scènes d’action et d’autres qui appellent à l’introspection. Face à elle, Niels Schneider en chef des pirates de l’asphalte, mais aussi Artus, ou Rod Paradot, sans oublier Bruno Lochet, Rossy de Palma ou encore Dominique Pinon, forment un groupe de forts en gueule qui font d’Apaches un spectacle saisissant. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES ANARCHISTES (2015) (Parce qu'on peut rapprocher Apaches du travail de reconstitution d'une même époque troublée - les années 1900 à Paris - réalisé par Élie Wajeman.) ou encore GANGS OF NEW YORK (2002) (Ce chef d'oeuvre de Martin Scorsese est l'une des sources d'inspiration de Romain Quirot pour Apaches.).

Romain Quirot cite Il était une fois en Amérique, ou Gangs of New York parmi les œuvres qui ont pu inspirer la forme donnée à son film. Son originalité réside dans le fait de l’avoir ancré “dans un univers coloré, pop et français” dit-il et dans le refus d’en faire une œuvre tiède, par le biais de personnages “aussi libres que violents” ajoute le réalisateur. Ce qui l’intéressait dans l’époque choisie, appellée aussi « La Belle Époque » c’était le contraste qu’elle offrait : une période d’inventions (l’électricité, l’automobile, le cinématographe) mais également de violence sociale, ces progrès bénéficiant en premier lieu aux nantis.  

La bande des Apaches s’inspire de gangs ayant réellement existé à l’époque dont les méfaits étaient une manière de réclamer leur part du gâteau. Il voulait mettre en scène leur “soif de vivre” animée par “une poésie teintée de rage” estime le jeune cinéaste. L’histoire surfe ainsi sur les thèmes antagonistes de la loyauté et de la trahison, mais sans qu’il soit jamais question “de bien ou de mal”, bien qu’un personnage en particulier, celui du prêtre, alcoolique (qu’interprète Bruno Lochet) assiste, impuissant, “à cette course effrénée vers l’abîme” dit Quirot. Admirateur de Quentin Tarantino, mais aussi de Takeshi Kitano, le réalisateur dit aimer “les caractères excessifs qui recèlent une certaine forme de sagesse”.

Redoutant le syndrome du “film de reconstitution”, Romain Quirot a opté pour une forme faite de tourbillons et débordante de couleur. Pour lui, ces Apaches étaient des punks bien avant l’heure qu’il fait évoluer dans un univers aux confins du western, constitué d’anachronismes assumés - ce bistro qui tient plutôt du saloon - notamment à travers la musique qui balaye large de l’électro à… Johnny Hallyday.  “J’ai pris le parti de ne pas totalement coller à la véracité historique car c’est excitant pour un metteur en scène de dépoussiérer cet univers en poussant les curseurs”. Mais en les ancrant dans un contexte délibérément français il finit d'en faire une oeuvre vraiement originale.

La tribu des Apaches sème la terreur en violentant, pillant, et même parfois en assassinant les plus riches. Pourtant, nous ne sommes pas dans les grandes plaines de l’Arizona ou du Nouveau-Mexique, loin s’en faut. Nous sommes à Paris en 1900 et les Apaches - le titre du ...

2 ans seulement après son premier long, «Le Dernier Voyage», Romain Quirot nous revient avec ces «Apaches», vrai-faux film d'époque assumant complètement son côté anachronique et décomplexé.Et, à l'image de son précédent film, il se départit de ce que le ...

Un film d'une inventivité folle, libre et réjouissant. Que ça fait du bien de voir un film français qui ose et qui nous offre une mise en scène d'un tel niveau. Des plans séquences qui m'ont retourné le cerveau, une incarnation sublime (Alice Isaaz, bluffante, ...