UN ÉTÉ BRÛLANT

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Citation. "Un été brûlant ? qu’est-ce que j’ai fait de particulier dans ce film ? Premièrement : du cinémascope réel. Deuxièmement : de la couleur. J’avais fait trois films en noir et blanc à la suite (Sauvage innocence , Les Amants réguliers et La Frontière de l’aube), et quand on retrouve la couleur, c’est très agréable, parce qu’à force de tourner en noir et blanc, on finit par trouver le monde vraiment gris ! Et troisièmement : rester dans la pratique de ma génération, en 35 mm. On sait faire ce qu’on sait faire, on ne sait pas faire ce qu’on ne sait pas faire." Fin de citation.

C’est ainsi que Philippe Garrel parlait son film Un été brûlant peu avant sa présentation à la Mostra de Venise. Des propos radicalement cinéphiles, comme il se doit pour cet auteur qui dirigeait pour la première fois une autre icône cinématographique en la personne de Monica Bellucci. Face à elle, l’acteur-réalisateur Louis Garrel le propre fils du cinéaste. Et pour la dernière fois à l’écran, dans un rôle secondaire mais essentiel, Maurice Garrel figure paternelle et tutélaire d’un cinéma qui n’hésite pas à jouer de sa propre mémoire et des liens du sang.

 
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"Le choix de Monica Bellucci, c’est une idée de mon père" a expliqué Philippe Garrel en ajoutant : "C’était presque comme un challenge de travail. Il fallait que ce soit quelqu’un de connu pour que ça inhibe un peu les autres acteurs." Fin de citation. Autrement dit, comme toujours dans ses films, Garrel recherchait ici une forme de réel puisque dans le scénario le personnage qu’incarne Monica Bellucci doit effectivement avoir une notoriété beaucoup plus forte que celle de son mari. Et Garrel de préciser un peu plus encore cette démarche particulière : "C’est ça avoir un personnage pour un  acteur : quand tu le mets avec les autres acteurs, il faut que ça dessine exactement la situation dans le réel, à cause du passé dans d’autres films de cet acteur." fin de citation.

De fait, Garrel joue en permanence avec l’histoire du cinéma et des actrices de légende : ici, Bellucci prend des allures de la Bardot du Mépris de Godard ou de l’Anita Ekberg de La Dolce Vita de Fellini. Sans compter quelques références picturales à des tableaux de femmes dénudées par Manet ou Goya. Comme il l’a fait à plusieurs reprises avec Catherine Deneuve, Philippe Garrel utilise une star féminine autant pour légitimer son statut que pour interroger ce statut. Le film devient alors une réflexion sur le cinéma et plus précisément sur ses  actrices vedettes et mythiques.
Mais pour autant, Garrel ne délaisse jamais l’autre terrain qui le passionne, celui de la politique au sens large du terme. Et il le revendique haut et fort, je cite : "Mon but, c’est de faire des films d’amour politiques". Pari tenu à nouveau avec Un été brûlant où les passions s’entrecroisent au gré des amours naissantes ou défuntes, tandis qu’au cours d’échanges tout aussi passionnés les questions autour de l’argent, des valeurs et des idéaux sont cesse débattues. Garrel filme ainsi la vie en temps de paix dans une Rome symbole de la culture, mais l’un de ses personnages masculins s’écrie : "C’est la révolution ou la guerre". Décidément chez Garrel, les amoureux sont aussi des combattants.

Frédéric et Paul sont amis; Frédéric est fou d'Angel, Paul quasi indifférent d'Elisabeth; Frédéric est riche, Paul est pauvre; Frédéric est un peintre qui a réussi, Paul qu'un acteur habitué aux petits rôles; Frédéric aime l'art, Paul la politique. Frédéric va perdre ...

Dire oui à l'amour. La vrai, le faux, le Beau. Platitude remplie d'une spontanéité folle, nous emporte bien trop loin. Envie de pleurer devant ta poésie. Soleil radieux, j'ai fais le chat devant ta poésie. La foi retrouvée après long passage à vide. C'était ça ta beauté ...

Monica Bellucci et Louis Garrel, un duo sur lequel je n'aurais pas parié au départ. Et pourtant, cela demeure un excellent choix. Bellucci, parfaite en femme prisonnière, se débattant tant bien que mal, pataugeant dans l'amour trop envahissant de son mari. Garrel, qu'on a ...