TOKYO FIANCÉE

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Cinquième film du réalisateur belge Stefan Liberski, Tokyo fiancée est l’adaptation du livre de sa compatriote la prolifique romancière Amélie Nothomb, Ni d’Eve, ni d’Adam. Sorte de pendant sentimental à Stupeur et tremblements, qui relatait déjà la période japonaise de l’auteur, ce livre et ce film sont avant tout le récit du parcours initiatique d’une jeune fille en fleur. 

Amélie a 21 ans, veut devenir Japonaise et s’installe donc au Japon. Pour se faire un peu d’argent, la jeune femme décide de proposer des cours de français à des Japonais. Elle parvient à trouver un étudiant du nom de Rinri, passionné par la langue française. Encore plus qu’une relation de prof à élève, leur histoire sera celle d’une découverte mutuelle, d’un amour mais aussi d’une déconvenue. 

Cette éducation amoureuse façon nippone est menée par l’actrice belge Pauline Etienne qui avait été révélée au grand public dans La religieuse de Guillaume Nicloux et le jeune acteur japonais Taichi Inoue, qui avant d’être comédien est avant tout un musicien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver STUPEUR ET TREMBLEMENTS (Alain Corneau adapta le premier les aventures tragi-comiques (et plus ou moins autobiographiques) d'Amélie au pays des Nippons.) ou encore LOST IN TRANSLATION (Parce que Sofia Coppola a réussi à rendre l'étrangeté de la vie japonaise pour les yeux d'un occidental.).

Seizième roman d’Amélie Nothomb, Ni d’Eve, ni d’Adam, raconte une période japonaise de la romancière, du point de vue du cœur. Mais aussi de la désillusion. C’est avec beaucoup d’espoir qu’Amélie s’envole vers le Japon. Fascinée par cette culture particulière, passionnée par elle, elle s’imagine déjà devenir une Japonaise à part entière. Le choc des cultures qui se produit lors sa relation avec Rinri s’avère finalement bien plus déconcertant que concluant. En effet, dans le livre, comme dans le film de Stefan Liberski, l’Orient et l’Occident se croisent à travers les deux personnages interprétés par Pauline Etienne et Taichi Inoue. Deux cultures différentes parfois inconciliables mais qui éprouvent la même fascination l’une pour l’autre. Une différence que les deux jeunes gens pensent pouvoir transcender par la force de leur attirance et de leurs sentiments. Ce qui s’avérera être un échec. 

Ce n’est pas la première fois qu’Amélie Nothomb évoque le Japon dans ses romans. Déjà dans Stupeur et tremblements, son huitième livre, l’écrivain faisait le récit de cette période de sa vie où, après une enfance au Japon, elle y retournait à l’âge adulte, convaincue d’y avoir sa place et d’en partager les valeurs. Mais cette fois, l’angle était tourné vers le monde professionnel. Avec un même humour et une même verve que Ni d’Eve, ni d’Adam, Amélie Nothomb racontait sa descente aux enfers, confrontée à la dure hiérarchie locale, passant de traductrice dans une prestigieuse entreprise nippone à dame pipi de cette même société, en moins d’un an. Les événements de Tokyo Fiancée se situent eux, à peu près à la même période, soit pendant et un peu après. 

Stupeur et tremblements avait été adapté au cinéma par Alain Corneau en 2003. Et pour succéder à Sylvie Testud dans le rôle d’Amélie, le cinéaste belge Stefan Liberski a trouvé en Pauline Etienne, son héroïne. Habituée jusque là aux rôles de jeunes filles fragiles comme dans La Religieuse de Guillaume Nicloux ou encore L’Autre monde de Gilles Marchand, elle développe ici une nouvelle facette. Toujours en quête d’elle-même, elle s’avère ici plus effrontée, plus rêveuse mais aussi plus piquante avec une attitude qui n’est pas sans rappeler celle d’une autre Amélie, Poulain cette fois-ci. Pour Taichi Inoue, l’histoire est tout autre et pour ce musicien japonais dont c’est le premier film en français et tout court, l’expérience a d’abord été linguistique. En effet, ne parlant pas français, il a appris chaque jour ses répliques par cœur pour les répéter de tête, sans jamais réellement comprendre ce qu’il était en train de dire.

Tokyo Fiancée est le genre de petit film qu'on est ravi de pouvoir aimer. Ça ne casse pas trois pattes à un hamster, mais on n'est pas venu voir la suite de Hiroshima mon Amour ; juste un petit film de "gaijin" sur le Japon. Naturellement, on pourrait invoquer son droit à la ...

Il se trouve qu'en ce moment je travaille dans un cinéma où Tokyo fiancée a été projeté en présence du réal. Honnêtement je ne sais pas si j'aurais été le voir sans ça. J'ai bien aimé Amélie Nothomb à ses débuts pour finir par trouver ses bouquins assez redondants ...

« Tokyo fiancée » est le feel good movie par excellence, charmant, pétillant, attendrissant mais surtout profondément attachant. Il ne faut y chercher réellement aucun message, ni prouesse de caméra. Le Japon est vu ici à la manière Baedeker, tout en charme et traditions ...