S.O.S. FANTÔMES

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Enorme succès des années 80, Sos Fantômes,  a connu une gestation des plus chaotiques. Originellement, le réalisateur, et producteur, Ivan Reitman voulait monter une adaptation du Guide du voyageur galactique, le très populaire roman de Douglas Adams. L’auteur, devait rédiger le scénario tandis que Bill Murray et Dan Aykroyd sont engagés pour y jouer. Ce dernier raconte à Reitman une idée de comédie de science-fiction, où dans le futur on fait appel à des chasseurs de fantômes comme on le fait aux pompiers. Adams n’arrivant pas à écrire Le guide…, Reitman achète le concept d’Aykroyd, mais le fait réécrire dans l’époque présente pour en limiter le coût. Sos fantômes est alors écrit pour Aykroyd, John Belushi (son compère des Blues Brothers) et Eddie Murphy. La mort de Belushi et le refus de Murphy – qui préfère aller tourner Le flic de Beverly Hills-  conduisent à une nouvelle réécriture. Murray ne croit pas au film mais accepte de le tourner à la condition que la Columbia, produise ensuite Le fil du rasoir, une adaptation de Somerset Maugham où il tient un rôle dramatique. Aykroyd est évidemment du projet ; le troisième rôle sera proposé à, entre autres, Chevy Chase, Michael Keaton, Jeff Goldlbum ou Christopher Walken. Tous refusent. Le temps presse, et c’est Harold Ramis, un proche d’Aykroyd, réalisateur et scénariste, qui s’est occupé des réécritures qui en hérite. Le tournage démarre fin 1983 pour une sortie à l’été suivant. Le planning est tellement serré, qu’il n’y aura même pas le temps de faire un générique de début remplacé par un simple carton avec le titre, ou de gommer de très nombreuses bourdes techniques visibles à l’écran. Reitman s’est toujours dit étonné que peu de spectateurs les aient notées. Ils étaient sans doute trop occupés à rire…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FANTÔMES CONTRE FANTÔMES (Le sixième film de Peter Jackson a lui aussi pour vedette un chasseur de fantômes.) ou encore SOS FANTÔMES II (Cinq ans après leurs premières aventures, la bande de SOS Fantôme est de retour.).

Le succès mondial de Sos Fantômes à imposé Ivan Reitman comme un des papes de la comédie hollywoodienne. Jusqu’à faire oublier qu’il vient d’un registre très différent : le cinéma d’exploitation. Ce Tchèque immigré au Canada, a démarré sa carrière à la fin des années 60 en produisant  et étant chef opérateur de films érotiques et d’horreur, assez mal fichus, mais particulièrement rentables, avant de produire les premiers films de David Cronenberg, Frissons et Rage. Il passe à la réalisation avec Foxy Lady, comédie gentiment délurée puis Cannibal girls, semi-parodie de film gore. Il travaillera aussi, sans y être crédité, sur le délirant nanar Ilsa, la tigresse du goulag. En 1978, il se met au pli des comédies estudiantines en produisant American College. John Belushi, sa vedette, lui fait rencontrer Dan Aykroyd.

S’il a plus d’argent sur Sos Fantômes que sur ses production, Reitman n’y abandonnera pas les méthodes de tournage de ses séries B ou Z : la plupart des scènes sont improvisées, les effets bricolés avec les moyens du bord tandis qu’on retrouve dans des troisièmes ou quatrième rôles des stars du X et des seconds couteaux du cinéma bis qui ont précédemment travaillé avec Reitman. Idem pour le marketing : Reitman réalisera le clip de la chanson de Ray Parker Jr écrite pour le film. Il y invite des personnalités comiques de l’époque comme Danny De Vito, John Candy ou des chanteuses à la mode comme Irène Cara, laissant sous-entendre qu’elles jouent dans le film alors que ce n’est pas le cas. Retour de bâton, la chanson, qui sera un énorme tube, sera attaquée en procès pour plagiat d’I want a new drug, autre tube signé Huey Lewis. Peut-être aussi par jalousie : Lewis avait refusé d’enregistrer un titre qui aurait servi de générique au film…

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