LUCÍA ET LE SEXE

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Le point de départ de Lucía et le sexe, expliquait Julio Médem, est la course finale d’Ana dans son film précédent, Les amants du cercle polaire, film fort intéressant qu’il n’est pas non plus obligatoire d’avoir vu au préalable pour comprendre celui-là. Après la tragédie, la tristesse, le désespoir dans le nord glacial, le réalisateur espagnol change de cap, cette fois vers le soleil, la chaleur, l’espoir !

Lucía et le sexe raconte une fuite, la fuite d’une jeune femme à la disparition de son petit ami écrivain, elle veut se donner une deuxième chance, cette fois sans attaches. Vous allez pouvoir découvrir donc un homme, Tristán Ulloa, personnage masculin complexe au physique très normal, hanté par trois femmes : métamorphosée en sirène méditerranéenne, la même Najwa Nimri des Amants du cercle polaire ; la petite Elena Anaya, l’épouse espagnole de Mesrine, et surtout l’andalouse Paz Vega, à peine 26 ans, Lucía, fil conducteur de cette histoire d’amour explosive – encore une ! – et de sexe libérateur proposée par Julio Médem.

 
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Cinq mois d’intense travail préalable de Julio Médem avec ses acteurs et actrices pour qu’ils s’approprient les personnages. Vous aurez reconnu parmi eux Javier Cámara (Parle avec elle), malgré sa perruque et ses lunettes, son air intello-tranquille, il est l’éditeur ami de Lorenzo. Médem a dit que ce film, dense et déroutant, contient l’un des meilleurs moments de cinéma de toute sa carrière, la déclaration d’amour de Lucía à Lorenzo. Nous retrouvons ici les constantes du cinéma de Médem : le hasard, le mélange réalité-rêve, la force du destin, les relations tumultueuses entre les personnages…

Ce film est composé de deux parties, de deux films presque, qui correspondent aussi à deux tournages très différents.
D’abord, en studio à Madrid, en plein été, chaleur torride… Le tournage démarre par les scènes de sexe les plus difficiles, après avoir répété les positions notamment avec Paz Vega ; première fois que cette actrice plutôt accoutumée à la comédie, tourne des scènes délicates, du sexe ludique.

Médem voulait un premier rapport naturel, lumineux qui aura son reflet déformé ensuite dans les rapports plus troubles de Lorenzo avec Belén, qui vont le conduire au fond du puits ! Deuxième tournage, à Formentera, aux Baléares, un tournage plus relax, des images lumineuses, à dominance turquoise, cristallines, surexposées, tournées par Kiko de la Rica avec une caméra numérique Sony spéciale à 24 images par seconde.

Medem a pu tourner beaucoup de matériel, a pu répéter mille et une fois pour atteindre la perfection qu’il recherchait… Il n’est pas risqué, me semble-t-il, de penser que le réalisateur a beaucoup mis de lui dans le personnage de l’écrivain Lorenzo. Il se collait d’ailleurs souvent à l’acteur Tristán Ulloa, en jumeau presque, lors des moments les plus délicats du tournage.

Pour ce réalisateur timide, qui n’aime pas la facilité, Lucía et le sexe, cinquième long métrage de sa carrière, est peut-être, à 42 ans, son film le plus risqué. Jusqu’à 19 versions successives au montage n’ont pas évité que les personnages finissent par échapper à l’auteur. Médem le sait. Il est d’accord, il en est bien content ! Le public espagnol a plébiscité ce film en dépit de (ou grâce à) la polémique provoquée par son contenu sexuel.

Julio Medem ne fait que des films casse-gueule dans le sens où il est toujours à la limite du grandiose et du ridicule. Ici, on est plus proche du grandiose que du ridicule, même s'il ya 2/3 scènes qui semblent sortir de nulle part (la scene où Tristan Ulloa fait un strip-tease ...

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C'est dans l'année 2002 qu'est sorti ce véritable ovni sorti de l'imagination de Julio Medem, réalisateur espagnol qui a toujours eu le chic pour écrire des histoires très complexe et complètement décalées sur un thème précis et pour ce film, c'est donc le sexe et l'amour ...