LES EVADÉS

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Adapté d'une nouvelle atypique de Stephen King, Les évadés est le premier long métrage du réalisateur Frank Darabont qui réussit à renouveler le film de prison traditionnel en se servant de la durée (l'action durant plus de vingt ans) pour mettre en valeur différents thèmes comme la rédemption, mais aussi la patience et la vertu guérissante du temps.

L'histoire, qui rappelle vaguement Le Comte de Monte Christo, implique Andy Dufresne, un banquier joué par Tim Robbins, emprisonné pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Son amitié avec Red, un autre prisonnier condamné à vie, va lui permettre de supporter les épreuves.  

Contre l'avis du studio qui voulait des stars, Frank Darabont a insisté pour donner le rôle de Red à Morgan Freeman. Le résultat a permis à l'acteur d'imposer durablement son autorité naturelle et sa diction caractéristique, utilisée pour la première fois ici en voix off. Quant à Tim Robbins, avec ses bonnes manières qui contrastent avec celles de la faune locale de la prison, il contribue lui aussi à la chimie si particulière du film qui est devenu un classique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LUKE LA MAIN FROIDE (Un prisonnier refuse de se laisser faire par le système carcéral) ou encore UN PROPHÈTE (l'histoire d'un prisonnier qui apprend à survivre et à se reconstruire une nouvelle identité en prison.).

A sa sortie en 1995, Les évadés a suscité des commentaires variés, et certains critiques ont trouvé chez Andy une figure moderne du Christ. Frank Darabont a réfuté cette hypothèse avec amusement, mais ce n'est pas un hasard si le nom du personnage, Dufresne, se réfère à un arbre qui symbolise la guérison, ainsi que le cycle de la mort et de la renaissance, lequel s'applique au parcours d'Andy. Avant d'échoir à Tim Robbins, le rôle a été proposé à Tom Hanks, Kevin Costner, Tom Cruise, Nicolas Cage et Johnny Depp. Costner était attaché à Waterworld, et Tom Hanks de son côté, était engagé sur Forrest Gump. Par la suite, il jouera pour Frank Darabont dans La ligne verte, une autre adaptation d'un livre de Stephen King, et qui se déroule aussi dans une prison. 

Dans le livre, le personnage de Red est clairement un Irlandais, comme son nom l'indique, Red faisant référence à la couleur de ses cheveux. Clint Eastwood, Harrison Ford, Paul Newman et Robert Redford ont été pressentis par le studio pour le jouer, mais Frank Darabont, en sa qualité d'acquéreur des droits du livre et auteur du scénario, a imposé Morgan Freeman. L'intégralité de sa voix off a été enregistrée au cours d'une première séance en 40 minutes, mais à cause d'un sifflement, il a fallu la réenregistrer plus tard, cette fois, au cours de sessions qui ont duré trois semaines. Le directeur de la photo Roger Deakins, célèbre pour avoir éclairé les films des frères Coen, a filmé les extérieurs dans une prison désaffectée, mais comme l'intérieur était trop détérioré, la production a trouvé moins cher de construire des décors en studio.

A sa sortie, Les évadés a rapporté 18 millions de dollars, ce qui était insuffisant pour couvrir ses frais de production. Il est sorti à la même date que Pulp fiction, et les deux films ont obtenu 7 nominations chacun aux Oscar, ce qui a permis aux Evadés d'engranger dix millions de dollars supplémentaires, mais ne l'a pas empêché d'être considéré comme un échec commercial. Par la suite, il a connu un succès sans précédent en vidéo.  Aujourd’hui, il est bien placé dans les listes des meilleurs films de tous les temps.

J’aime les films de prison. Ce que j’aime c’est ce sentiment assez paradoxal de liberté qui transpire souvent de ces récits. Les petites choses, les petits trésors qui rappellent de façon aussi évidente qu’indiscutablement vrai que cette liberté si chère à l’homme ...

Les évadés fait parti de ces films qui marquent, pour ma part je ne l'ai découvert que cette année et il est un de mes plus gros coups de cœur (si ce n'est le plus gros) comme quoi SensCritique a le mérite d'apporter de bonnes choses, en tout cas de bons conseils d'éclaireurs. ...

Chef-d'oeuvre! Ce film culte, découvert il y a quelques années déjà, fait partie de ces films que l'on peut voir et revoir en les aimant toujours un peu plus à chaque fois. Pendant que nous suivons l'entrée en prison d'Andy Dufresne, des thèmes principaux se détachent ...