LES ÉBLOUIS

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Nos parents, en tout cas dans nos jeunes années, sont des sortes de repères, des guides que nous pourrions suivre les yeux fermés, tant leurs paroles ou leurs actes nous semblent dicté par la sagesse et la bonté... Mais parfois, l’adolescence venue, ce principe est remis en cause par le développement de notre propre conscience et la lucidité qui prend le pas sur l’aveuglement légitime de l’enfance.

C’est le rude chemin que va devoir emprunter Camille dans Les éblouis, le premier film de réalisatrice de la comédienne Sarah Suco. L’histoire d’une enfant de 12 ans, solaire et aimante qui va assister à l’implosion de sa famille quand sa mère tombe sous la coupe du gourou d’une communauté charismatique religieuse... Le quotidien se transforme alors en un enfer de privations, de renoncements au monde extérieur et d’obligations à mille lieues des préoccupations d’une adolescente affamée de découvrir la vie...

La débutante Céleste Brunnquell illumine littéralement cette œuvre dure et nécessaire...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE MASTER (La puissance de la Foi et ses dérives aussi : la manière dont parfois les fidèles peuvent basculer dans les ténèbres d'un gourou...) ou encore L'APPARITION (A travers le parcours de deux jeunes filles confrontées au mystère de la Foi, voici deux manières de considérer la religion : celle qui ouvre au monde et et celle qui isole).

Sarah Suco ne le porte pas comme un étendard mais l’histoire des Éblouis est bel et bien la sienne. Cette première réalisation est un témoignage vibrant, non pas contre la religion, mais contre ses dérives les plus sombres... Ce passage derrière la caméra, (nommé au César 2020 grâce à Céleste Brunnquell dans la catégorie « meilleur espoir féminin »), est une nouvelle étape dans le parcours singulier d’une comédienne attirée par le théâtre depuis l’enfance, passée par le Conservatoire et la troupe de Pierre Palmade.

C’est avec le cinéaste Louis-Julien Petit qu’elle fait ses débuts en étant à ce jour à l’affiche de tous ses films, Discount, Carole Mathieu et Les invisibles... On a également vu sa rousse frimousse dans des longs-métrages aussi différents que Demi sœur de Josiane Balasko, La belle saison de Catherine Corsini, Joséphine s’arrondit de Marylou Berry, Guy d’Alex Lutz ou Place publique d’Agnès Jaoui...

Mais revenons au thème des communautés religieuses qui est au cœur du film. L’exemple le plus marquant reste Rosemary’s baby de Roman Polanski dans lequel Mia Farrow, enceinte, va devenir la proie de ses nouveaux voisins, au cœur d’un immeuble réputé maléfique... La tragédie de Sharon Tate, (l’épouse enceinte de Polanski, sauvagement assassinée en 1969), traverse Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarantino et de Helter Skelter, films qui explorent la noirceur quasi diabolique de la secte de Charles Manson, effroyable prophète sataniste...  La communauté Amish sert elle de décor au polar Witness de Peter Weir avec Harrison Ford en 1985... Divers mouvements racisto-xénophobes s’illustrent dans Mississipi burning ou American history X... Enfin et pour les amateurs de gore, je signale l’existence d’une saga Les démons du mais : 10 films à ce jour relatant les méfaits d’un groupe d’enfants psychopathes du fin fond du Nebraska, ayant pour but de zigouiller les adultes passant à leur portée...

Vol au-dessus d’un nid de colombes Angoulême: Christine et son mari Frederic sont des membres actifs de la Confrérie de la Colombe, une communauté religieuse catholique sectaire. Leurs 4 enfants dont leur fille Camille partagent ce quotidien permanent de prières et de cérémonies ...

LES ÉBLOUIS (14,2) (Sarah Suco, FRA, 2019, 99min) : Effrayant et personnel récit d'émancipation par le prisme du parcours d'une jeune adolescente qui va réussir à s'échapper d'un embrigadement sectaire vécu dans une communauté catholique. Ce long métrage s'avère cocasse ...

Sarah Suco est folle ! C’est du moins ce que l’on pourrait croire lorsque l’on voit la jeune femme débouler dans la salle, à la fin de la projection de son premier long-métrage, les lumières encore éteintes, se balançant d’une jambe sur l’autre et apostrophant les ...