LE MARIAGE DU SIÈCLE

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Lors d’un gala de charité, le roi Georges, monarque d’une principauté d’opérette, annonce le mariage de sa fille Charlotte, princesse gaffeuse, avec Guillaume de Splatz-Hohenburg, Grand-Duc peu enclin à la fantaisie. La jeune princesse romantique tombe amoureuse de Paul, un playboy flambeur, lui-même pris au piège de l’amour. Les photos de leur étreinte dans l’exiguïté d’une voiture vont semer la zizanie dans le royaume.

L’excentricité des têtes couronnées, leur inadaptation à la vie moderne sont depuis les années trente des motifs de comédies satiriques. Tourné en 1985, la même année que La Galette des Rois écrit par Topor et Jean-Michel Ribes, Le Mariage du siècle de Philippe Galland n’en cultive pas la même méchanceté. Comédie plus classique dans son écriture, moins folle, elle déclenche cependant une franche hilarité grâce la fine équipe de ses comédiens.

En tête de distribution, en princesse godiche, Anémone excelle, à la manière d’un Pierre Richard en jupons et au cœur d’artichaut. Thierry Lhermitte peaufine son personnage de charmeur irrésistible. Autour d’eux, l’équipe du Splendid excelle dans la caricature, particulièrement Dominique Lavanant en attachée de presse snob et Martin Lamotte, en prétendant ridicule à force de raideur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GALETTE DU ROI (Tourné la même année, il aborde aussi, par la satire, le milieu des têtes couronnées.) ou encore LE PRINCE ET LA DANSEUSE (De Laurence Olivier, 1957. Autre histoire d'amour, entre un prince et une roturière, Laurence Olivier et Marilyn Monroe).

Le producteur Yves Rousset-Rouard, passé en politique, élu député UDF en 1993, maire depuis 1995 d’une commune du Vaucluse, avait débuté sa carrière avec Emmanuelle, avant d’accompagner l’ascension des comédiens du Splendid en produisant Les Bronzés, Le Père Noël est une ordure et Quand tu seras débloqué, Fais moi signe. La Galette des rois était son avant-dernier film.

Pour célébrer efficacement ce mariage, il choisit Philippe Galland, modeste cinéaste qui avait déjà dirigé Anémone dans Le Quart d'heure Américain et la version télévisée du Père Noël est une ordure. Lequel retrouve aussi des interprètes de son premier film, L’Exercice du pouvoir : Michel Aumont, Michèle Moretti et Philippe Bruneau.

Mais c’est Jean-Claude Brialy qui dame le pion à tous. Après l’effervescence créatrice de la Nouvelle Vague, il s’impose dans les années 80 comme un increvable second rôle du cinéma populaire français. En cette seule année 1985, il est le PDG rampant du Quatrième pouvoir, l’imprésario de L’Effrontée, l’homosexuel ambigu d’Inspecteur Lavardin. Bouffon excentrique au besoin, il campe ici un drôlissime gardien du protocole royal.