LE LIEN SACRÉ

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Le Lien sacré est le 29e film de John Cromwell, acteur et metteur en scène à Broadway avant son arrivée à Hollywood en 1929. Discret, fin lettré et réputé pour ses mélos larmoyants comme L'Emprise avec Bette Davis, le cinéaste tourne avec les plus grandes actrices dont Carole Lombard, qui est alors au sommet de la gloire après Train de luxe de Howard Hawks en 1934 qui l'a imposée comme la reine de la screwball comedy et My Man Godfrey de Gregory La Cava en 1937 qui lui a valu une nomination à l'Oscar.

Face à la star, James Stewart est à l'aube des grands rôles en cette année 1939 où il tourne aussi avec Frank Capra le mythique Monsieur Smith au Sénat qui amorcera la carrière de l'un des plus grands acteurs du 20e siècle. Le film est produit par David O' Selznick, en pleine production d'Autant en emporte le vent pour lequel il obtiendra d'ailleurs un Oscar.

L' histoire est signée Rose Franken qui est auteur et metteur en scène de théâtre Et le scénario est de Jo Swerling qui signera aussi La Vie est belle en 1946, le film préféré de James Stewart.

 
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Signalons tout d'abord que le responsable des effets spéciaux Edmund E. Felligi est mort après une chute de 30 mères d'une passerelle pendant qu'il lâchait des ballons pour les scènes du Nouvel An. La légende raconte que la séquence dramatique du sérum livré par avion s'inspire d'une expérience vécue par Myron O' Selznick, frère du producteur. Occupé par la production d'Autant en emporte le vent, David O'Selznick pourtant réputé pour ses intrusions, avait fichu la paix à John Cromwell durant le tournage. Mais à la suite d'une projection-test décevante, il insista pour rallonger la dernière scène de suspense. En 1939, Carole Lombard retrouve John Cromwell pour L'Autre avec Cary Grant.

James Stewart tourne le western comique Femme ou démon avec Marlene Dietrich, avant de décrocher un Oscar pour Indiscrétions dès l'année suivante. Autour des deux stars, Louise Beavers est alors l'une des actrices noires les plus populaires. Encouragée à grossir et à prendre l'accent du Sud, elle distribue de sages conseils aux victimes de la Dépression comme dans Les images de la vie de John Stahl en 1934 .

Après 35 ans à Broadway, Charles Coburn est passé au cinéma en 1937 et n'arrête pas de tourner. Pareil pour Lucile Watson surnommée la « reine des douairières » en raison de ses nombreux rôles de mères, tantes ou grand-mères. Les talents ne s'arrêtent pas là puisque la photo est de Leon Shamroy, qui est l'un des six directeurs photo à avoir son étoile sur le Hollywood Walk of Fame. La musique est de Oscar Levant, proche de George Gershwin, acteur occasionnel et l'une des personnalités les plus intrigantes de l'époque. Enfin, John Cromwell reste dans les mémoires cinéphiles comme un incorrigible sentimental, dont la carrière sera brisée net par la chasse aux sorcières. Comédien, il apparaîtra chez Robert Altman dans Trois femmes et dans Un mariage et lèguera son talent à son fils James Cromwell, l'inoubliable fermier de Babe.