LE HÉROS DE LA FAMILLE

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Ils sont venus ils sont tous là, pour venir enterrer le patron du cabaret le « Perroquet bleu », le célèbre travesti et sa collection de boas. La famille de spectacle, maîtresses ou enfants spirituels, va retourner les cartes et montrer que la vie de chacun n’aura pas été qu’illusions.

C’est le second film de Thierry Klifa, après le succès de son premier long métrage Une vie à t’attendre en 2004 qui avait approché le million d’entrées. Son truc en plume cette fois-ci, c’est la fascination pour la coulisse et les loges où l’artiste se démaquille et apparait dans sa troublante nudité.

Le cinéaste gourmand en profite pour s’offrir un festin d’acteurs : Claire Maurier, Catherine Deneuve, Miou-Miou, Géraldine Pailhas, Emmanuelle Béart, Valérie Lemercier, Evelyne Buyle côté dames, Claude Brasseur, Gérard Lanvin, Mickael Cohen, Gilles Lelouche côté hommes.  Avantage au beau sexe, mais les sentiments ne sont-il pas transgenres ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FILS PRÉFÉRÉ DE NICOLE GARCIA ( ) (Un autre personnage important dans la carrière de Gérard Lanvin, où il incarne un fils très proche de son père malgré la présence de ses deux frères. Mais un doute terrible se crée entre eux qui va déchaîner toutes les passions anciennes.) ou encore COTTON CLUB (1984) DE FRANCIS FORD COPPOLA (La Rolls du film de cabaret, menée de main de maître par le grand cinéaste. Cette fois dans la boîte la plus célèbre de New York, défilent truands, artistes et politiciens et au son du jazz et dans le mouvement des claquettes, l'Amérique de la prohibition règle ses comptes.).

« J’ai perdu tellement de temps à essayer de ne pas te ressembler » dit Michael Cohen à son père, Gérard Lanvin. Ce n’est pas un film sur l’héritage, c’est un film d’héritage. Celui de Thierry Klifa d’abord, journaliste et critique dix ans à Studio Magazine, avant de passer à la mise en scène. Veni, vedi, vici, le critique a vu travailler Sautet et Téchiné entre autres, et il a pris des leçons. Il s’est souvenu aussi des soirées d’enfance devant le film du dimanche soir.

Le héros de la famille c’est pour lui l’acteur, l’acteur-roi, la raison pour laquelle il convoque trois générations d’artistes et pénètre, en format scope, dans les cabarets ceux de Melville ou de Giovanni. Klifa effectue là sa première rencontre avec Deneuve qui sera ensuite l’héroïne de ses deux films suivants : Les yeux de sa mère (2011) et Tout nous sépare (2017). Il ne peut s’empêcher bien sûr de faire chanter six titres à Emmanuelle Béart, un à Géraldine Pailhas et un à Deneuve.

Et maintenant une petite séquence fils de. Le coscénariste du film est Christopher Thompson fils de Danielle Thompson et petit-fils de Gérard Oury. Il est aussi le compagnon de Geraldine Pailhas. Mieux: le cinéphile sera heureux d’apprendre que les numéros de magie de Gérard Lanvin ont été fait sous la supervision du prestidigitateur David Jarre qui porte un nom de cinéma prestigieux. Il est en effet le fils de Charlotte Rampling et Jean-Michel Jarre et donc le petit-fils de Maurice Jarre. Le film a d’ailleurs failli s’intituler Le lapin est dans le chapeau, référence à l’émission de télé dans laquelle sévissaient les trois héros du film. Il semblerait que Thierry Klifa ait plus d’un film dans son sac.

Oui, on pourra trouver ça très dialogué, oui on pourra se dire : "encore un film choral", qui plus est joué par toute la fine fleur du cinéma français d'aujourd'hui... Et alors? Car ce "Héros de la famille" ne se limite certainement pas à ce simple aspect "retrouvailles ...

Gabriel Stern, tenancier du cabaret Le Perroquet bleu, institution où il officie comme chanteur travesti (M. Claude Brasseur), vient à disparaître. Sa succession et l’avenir de l’établissement refonde ses proches, éparpillés suite aux hasards de la vie, amours et dissensions. ...

Un film chorale comme je les aimes. Un casting sublime (ah, Catherine et Emmanuelle), un bon scénario et une multitude de personnages qui se dévoilent petit à petit. Un très bon film français, avec une Valérie Lemercier étonnante, une Catherine Deneuve fidèle à son image ...