LE DÉSORDRE ET LA NUIT (VERSION RESTAURÉE)

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Derrière ce beau titre « Le désordre et la nuit » se cache un grand film noir de Gilles Grangier, à une époque où il était le compagnon de route, avec le jeune Michel Audiard, d’un Gabin vieillissant mais qui ne jouait pas encore les patriarches.

Nous sommes en 1958 et le film part d’une enquête policière ordinaire pour glisser vers le récit d’une passion doublement addictive. Le vieux flic, la jeune droguée, la transgression de la déontologie et de l’âge, les éléments du drame réalistes sont là.

Gabin 54 ans en vieux flic travaillé par le démon de midi retrouve la sobriété de ses années fastes, face à la sublime Nadja Tiller 29 ans. Il faut toujours se méfier des belles autrichiennes, elles vous font perdre la tête. Regardez.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver QUAI DES ORFÈVRES DE HENRI-GEORGES CLOUZOT (1947) (Le premier film moderne sur la police en France, le rapport entre la morale et le maintien de l'ordre, la vie privée des enquêteurs et leur désenchantement.) ou encore EN CAS DE MALHEUR DE CLAUDE AUTANT-LARA (1958) (Une dramaturgie comparable au "Désordre et la nuit": un homme mûr qui possède le pouvoir judiciaire prend sous sa protection une jeune délinquante.).

« Le désordre et la nuit » est d’abord un roman de Jacques Robert, baroudeur de l’après-guerre puis romancier à succès multi adapté au cinéma et aussi subtil scénariste. Le plus grand succès tiré d’un de ses romans aura été « Marie-Octobre » de Julien Duvivier. Cette fois il travaille à quatre mains avec le jeune Michel Audiard. Gabin a pris le brillant dialoguiste sous son aile depuis trois ans et leur mémorable collaboration dans « Gas-oil » un autre beau film de Gilles Grangier, où la star jouait les chauffeurs de poids lourds.

Côté acteur on notera l’excellence du casting de second et troisième rôle: Danielle Darrieux en pharmacienne dealeuse, Paul Frankeur, Robert Manuel, François Chaumette et Roger Hanin en marlou qui s’est fait tout seul. Mais évidemment la curiosité nous taraude: qui fut cette superbe Najia Tiller? Si enjôleuse, si désespérée, si fatale. Et bien sachez qu’elle fut Miss Autriche deux fois en 1949 et 1951. Qu’elle eut dans les années 60 une période français avec des films charmants comme « La tour prend garde » de George Lampin où Jean Marais capait et épait, on a vit dans « La chambre ardente » de Julien Duvivier ou encore dans « Tendre voyou » de Jean Becker.

Le « Désordre et la nuit » dans la mémoire des cinéphiles, est un peu éclipsé par « En Cas de Malheur » d’Autant Lara, sorti la même année 1958 dont le thème n’est pas si éloigné. Gabin y était avocat et Bardot incarnait, c’est le cas de le dire, la garce qui le séduisait. Plus noir encore, plus désespéré, et surtout BB la bombe sexuelle face au vieux godant comme l’acteur se qualifiait alors. Nadja Tiller, Brigitte Bardot la fin des fifties pour le cher Jean fut gouleyante.

C'est une banale histoire policière dans les nuits parisiennes des années cinquante, le révulsant patron de l'Oeuf, club de jazz interlope, se fait dessouder au bois de Boulogne alors qu'il attend un mystérieux fournisseur, le placide Jeannot est chargé d'une enquête qui ...

Voilà un film policier de Gilles Grangier réalisé en 1958 qui mérite le détour. Oh pas pour l'histoire policière qui avance son petit bonhomme de chemin et dont on comprend assez vite que le coupable, on finira bien par savoir qui c'est sans trop se biler. Non, le film mérite ...

Nous avons tous connu ces nuits d'errances commencées dans une boite de nuit, poursuivies dans une soirée privée et finies soit dans le lit d'une copine, soit en accompagnant un copain aux urgences, ou tout simplement dans un bistrot qui sert les petits déjeuners. C'est dans ...