LE BONHEUR (VERSION RESTAURÉE)

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Dans ses mémoires, Marcel L’herbier se souvient de sa fierté devant les files d’attente de spectateurs patientant dans la neige pour voir Le Bonheur en février 1935. à ce succès public, s’ajouta un prix au premier Festival de Moscou récompensant "la haute valeur artistique" du film.  Et il faut croire que ce titre a dû marquer L’Herbier puisque quelques années plus tard il a tourné La Comédie du bonheur, à nouveau avec Michel Simon, puis un peu plus tard Au petit bonheur.

Curieusement, dans les années 1960, il avait pris quelque peu ses distances avec son œuvre. "Le Bonheur n’est tout de même pas un film que je peux défendre aujourd’hui ; c’est trop près du théâtre filmé, ce n’est pas quelque chose qui peut compter à mes yeux dans une carrière de cinéaste." Pourtant, après un oubli d’une quarantaine d’années, quand le film a été redécouvert dans les années 197O, certains critiques n’ont pas hésité à le considérer comme un des plus parfaits mélodrames du cinéma français.

A l’automne 1934, le tournage s’était déroulé dans une atmosphère détendue : Zaza la guenon de Michel Simon gambadait dans le studio de Joinville et se tartinait avec du maquillage piqué dans les loges.  Jusqu’à ce jour d’octobre où L’Herbier a été victime d’un accident. Alors qu’il préparait un travelling, le cinéaste est sérieusement blessé à l’œil et au poignet par la chute d’une caméra.

Il est remplacé par Jean Dréville pendant quelques jours, mais cet événement va avoir une conséquence importante sur le statut des auteurs de film. Refusant d’être indemnisé au titre d’employé pour cet accident du travail, le réalisateur a alors poursuivi en justice la société Pathé afin d’être reconnu comme auteur, ce qui engageait la responsabilité civile de la firme, d’où une indemnisation plus importante. Cette jurisprudence reconnaissant le droit d’auteur au réalisateur a fait date dans l’histoire juridique du cinéma français.

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Un dessinateur anarchiste attente à la vie d'une star de cinéma. Celle-ci n'est que blessée et témoigne en sa faveur lors du procès. Adapté d'une pièce de Henry Bernstein, Le bonheur se place largement au-dessus de toute la production des années 30 d'un Marcel L'Herbier, ...