JUGÉ COUPABLE

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Ses biographes n’ont jamais trop abordé le sujet, mais quand on regarde d’un peu plus près la filmographie de Clint Eastwood, elle pullule de films où il se voit en anti-héros allant à la reconquête de soi-même.

Dans Jugé Coupable, il doit même faire très vite pour cela, en journaliste alcoolique et dragueur invétéré n’ayant que vingt-quatre heures pour sauver un innocent de la peine capitale.
Eastwood trouve quand même le temps, avec son vingt-et-unième film de réalisateur, de faire de ce thriller un film plus personnel. Que ce soit en rendant hommage à Akira Kurosawa en reprenant la structure de Rashomon pour une imposante partie du film en flashback, ou en se révélant plus intime, dans des séquences expliquant en filigrane son rapport aux femmes.

Lesquelles ne manqueront pas de jeter un œil attentif sur une furtive scène où Clint apparaît comme on l’a très rarement vu : à peine vêtu d’une serviette au sortir d’une partie de jambes en l’air…

 
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Après avoir enfin été célébré par ses pairs qui le couvrent d’oscars pour Impitoyable en 1992 Clint Eastwood s’est retourné vers sa bibliothèque pour trouver l’inspiration de ses films suivants. Piochant parfois dans des best-sellers reconnus comme Sur la route de Madison en 95 ou Minuit dans le jardin du bien et du mal en 97, mais aussi dans des polars de gare.

Ce sera le cas en 1999 pour Les pleins pouvoirs puis Jugé Coupable, qu’Eastwood s’efforcera pourtant à chaque fois de détourner. Si Andrew Klavan, le romancier auteur de Jugé coupable a participé au scénario du film, c’est surtout pour énormément le modifier. D’abord en transformant, à la demande d’Eastwood, le condamné à mort, blanc dans le livre, en jeune Noir. Mais surtout en accentuant les soucis que cause le démon de midi au personnage que joue Eastwood. Lequel en profite pour injecter nombre de femmes de sa vie : son épouse de l’époque, Frances Fisher, Francesca, la fille qu’il a eu avec la même Fisher, Dina, son épouse actuelle, dans une petite apparition en reporter, Diane Venora, qu’il avait fait tourner dans Bird, ou hors écran, Diana Krall, la chanteuse de jazz pour laquelle il composera la chanson du générique de fin.

Après Les pleins pouvoirs, où Eastwood parlait en arrière plan de ses propres rapports conflictuels avec sa fille, dans Jugé coupable, il brocarde son tempérament de séducteur invétéré. L’acteur incarnant un mythe de mâle viril se servant du cinéma de genre pour faire une autothérapie sensible. Qui l’aurait cru ?

Un journaliste vieillissant (incarné par Clint) tente de sauver la tête d'un Noir accusé de meurtre mais qu'il croit innocent. Les plus cinéphiles s'apercevront que ce sujet a été (bien mieux) traité par Henry Hathaway dans un polar noir de 1948, Appelez Nord 777 qui voyait ...

Les années 90 ont été plutôt fastes pour le grand Clint. Impitoyable, Un monde parfait, Sur la route de Madison, Minuit dans le jardin du bien et du mal : que des chefs d'oeuvre (il n'y a que Les Pleins Pouvoirs qui fasse tache dans cette liste). C'est juste après son formidable ...

Revoir "True Crime" aujourd'hui, film "secondaire" de la filmographie d'Eastwood, alors qu'il a désormais atteint une sorte d'apogée stylistique qu'on n'attendait pas de lui, permet surtout de voir ce qui "leste" son oeuvre, que les films soient importants ou non, ce qui passe ...