JE SUIS LE SEIGNEUR DU CHÂTEAU (VERSION RESTAURÉE)

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Si vous êtes amateurs de demeures bâties façon conte de fée, d’histoires sentimentales compliquées et des thèmes liés à l’enfance, alors le film de Régis Wargnier que vous allez maintenant regarder va triplement vous satisfaire !

Le réalisateur nous entraine dans la Bretagne des années 50, au coeur d’un château dont le propriétaire veuf va tomber amoureux de sa nouvelle gouvernante. Mais les tourtereaux ont juste oublié deux détails : Thomas et Charles, leurs enfants respectifs, qui se détestent dès le premier instant et vont se lancer dans un jeu dangereux d’intimidation et de menaces... Jean Rochefort et Dominique Blanc incarnent les adultes du film, épaulés et même parfois éclipsés par deux acteurs débutants à la présence bluffante : Régis Arpin et David Behar...

Un film troublant, haletant et qui porte la patte soignée d’un metteur en scène qui depuis ses débuts derrière une caméra a toujours allié la force de ses récits à une esthétique rigoureuse...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GUERRE DES BOUTONS (Les haines enfantines sont parfois les plus cruelles : de la comédie au drame, en voici deux exemples forts...) ou encore LA VIE DE CHATEAU (Quel formidable décor qu'un château perdu dans la campagne. Mais souvent, derrière ses murs épais se cachent bien des secrets et des intrigues...).

Si vous connaissez la Bretagne et plus particulièrement le département des Côtes d’Armor, sachez que vous pouvez revivre l’ambiance oppressante de la bâtisse du film en vous perdant sur la route de la petite commune de Leslay... C’est là que se trouve le château de Beaumanoir, édifié à l’origine en 1420, détruit, reconstruit puis rénové jusqu’au milieu du 19e siècle. Les plus cinéphiles d’entre vous auront d’ailleurs peut-être déjà aperçu ses murailles et sa tour néogothique dans un autre classique du cinéma : « Tess » de Roman Polanski en 1979...

Puisqu’on parle de classique, abordons la littérature puisqu’avant d’être un film, « Je suis le seigneur du château » fut un roman, signé par la britannique Susan Hill, paru en 1970, également auteur de « La dame en noir », livre franchement plus fantastique, adapté au cinéma en 2012 avec dans le rôle principal Daniel Radcliffe, le héros de la saga « Harry Potter »... Passer du livre au cinéma est un exercice qui rythme l’œuvre de Régis Wargnier. En 2007 il donne ainsi vie au personnage emblématique du commissaire Adamsberg inventé par Fred Vargas dans « Pars vite et reviens tard », avant de se lancer en 2014 avec « Le temps des aveux », dans une adaptation du livre autobiographique « Le portail » de François Bizot, dans lequel l’anthropologue français raconte sa captivité chez les Khmers Rouges dans les années 70 au Cambodge.

Reste que Wargnier est aussi un formidable raconteur et inventeur d’histoires originales... Démonstration avec son tout premier long métrage en 1986 : « La femme de ma vie », une histoire de couple, de boisson et de manipulation avec Jane Birkin et Christophe Malavoy. Un coup d’essai salué par un très joli succès public et prolongé par un véritable triomphe cinq and plus tard pour le réalisateur avec « Indochine ». Cette fresque sentimentale et politique dans l’Asie coloniale des années 20 à 50 vaudra même à Wargnier l’oscar du meilleur film étranger en 1993 et cinq César cette année-là, dont celui de la meilleure actrice pour Catherine Deneuve.

Deuxième film de Régis Wargnier (après La femme de ma vie), adapté d’un roman de Susan Hill (I’m the king of the castle), le film frappe par ses partis-pris. Visant un certain lyrisme, la mise en scène de Wargnier ne se refuse rien. Grands mouvements de caméra, décors ...

A vous qui pensiez que le monde des enfants n'est fait que de petites chamailleries amicales, « Je suis le seigneur du château » va enterrer vos convictions à grands coups de pelle. C'est une histoire de haine féroce entre deux enfants. Régis Wargniez est le seul à avoir ...

Pourquoi 10 ? parce que c'est probablement le seul film qui ait osé montré l'enfance dans ce qui la caractérise le plus : l'égocentrisme et la cruauté. Ce film adapté d'un livre anglais, a tiré un scénario très simple : un riche châtelain, récemment veuf fait venir ...