CHRONIQUE D'UNE VIE : CRÓNICA DEL FIN DEL MUNDO

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Le titre de ce film colombien est un peu en contradiction avec sa version française. Chez nous on l’appelle Chronique d’une vie, là-bas c’est Cronica del fin del mundo - chronique de la fin du monde. Il faut croire que le sujet de ce long métrage sorti en 2016 et signé de Mauricio Cuervo est entre les deux.

Son personnage principal pense en effet qu’avec sa disparition prochaine, il est âgé, c’est le début de l’apocalypse. Vivant en claustrophobe, réglant des comptes téléphoniques avec ceux qui lui ont fait du tort, l’irascible veuf n’a pas encore l’intention de partir malgré l’antique prédiction maya.

Sur une tonalité tragi-comique, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était en Amérique latine… La preuve en image.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ÉTUDIANTE ET MONSIEUR HENRI (2015) D'YVAN CALBERAC (Un vieillard manipulateur contraint de vivre avec une jeune locataire, l'utilise pour fomenter quelques vilains desseins familiaux. D'après une pièce de théâtre signée et adaptée par le réalisateur.) ou encore TATIE DANIELLE (1990 ) D'ETIENNE CHATILIEZ (Le tabou du respect pour le troisième âge, supposé sage et vertueux, tombe dans ce film rosse où Chatiliez met en scène une méchante vieillarde, une vraie gale, qui en veut à tout le monde et aboie sur tout un chacun.).

2012 a été une année de superstition collective, pour les crédules en tout cas, puisqu’on y attendait avec impatience la résolution de la fameuse prédiction Maya annonçant la fin du monde. C’était un peu la variante des prédictions de Nostradamus et un bon argument millénariste pour questionner des sociétés inquiètes.

Chronique d’une vie est né de cette fascination masochiste pour l’idée d’un destin collectif. Un fantasme post-chrétien qui n’est pas sans rappeler certains scénarios des grandes années de la comédie à l’italienne. En l’occurrence c’est le premier film d’un colombien touche à tout, Mauricio Cuervo, qui fut professeur d’université comme son héros, mais aussi documentariste et scénariste. Le film est sorti en 2012, la fameuse année maya, avant de traverser doucement l’Atlantique et nous parvenir.

Tourné à Bogota, dans l’appartement d’un couple d’acteur qui jouent dans le film, cette comédie dramatique a été autofinancée par son auteur. Elle est porté par la figure tutélaire de Victor Hugo Morant, oui Victor Hugo c’est bien son nom, qui incarne le personnage principal. Cet acteur au physique impressionnant est une grande vedette du théâtre et du cinéma colombien qui tourne beaucoup là-bas, en attendant la fin du monde.