Ceux qui aiment avoir peur, ceux qui chérissent le gore, ceux qui adulent les films d'horreur ont longtemps dû se contenter de chercher leur pitance dans le cinéma américain, quitte parfois à tourner un peu en rond. Or d'autres cinématographies se sont mises peu à peu au diapason. Les Anglais avec la Hammer, déclinant jusqu'à plus soif la mythologie de
Dracula ou celle de
Jack l'Eventreur. Les Italiens grâce à quelques maîtres tels que Mario Bava, Lucio Fulci ou Dario Argento. Or les Espagnols s'y sont mis également, alignant toute une série de films tour à tour angoissants, baroques ou particulièrement nauséeux. Parmi les natifs du pays de Goya et de Bunuel, l'un des plus remarquables représentants du genre a pour nom Nacho Cerda.
Son premier long métrage,
Abandonnée, est sorti sur les écrans de France et de Navarre il y a quelques mois. Il a suffisamment été remarqué pour que l'on se penche sur ses travaux antérieurs, à savoir trois courts métrages dont l'éclectisme formel n'est pas exclusif d'une profonde unité thématique, puisque
The Awakening (L'éveil dans la langue de Cocteau),
Aftermath (Regain dans celle de Franju) et
Genesis (Genèse dans la langue de Kassovitz) traitent tous les trois des pulsions morbides des personnages auxquels il est donné vie.
Les trois films ont été tournés au cours des années 90, et si le premier, en noir et blanc, ne cherche pas à cacher son origine étudiante, les deux autres font montre d'un solide savoir-faire. Quitte à révulser le spectateur le mieux aguerri. Notamment
Aftermath, qui met en scène un médecin légiste un rien tordu avec un sens du réalisme qui fait froid dans le dos. Mais n'est-ce pas le meilleur compliment que l'on puisse faire à un film dont l'objectif premier est bien de provoquer l'effroi ?
Dans le même genre vous pouvez trouver LA NUIT DES MORTS VIVANTS ou encore LES RIVIÈRES POURPRES .