3 EXTRÊMES

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3 extrêmes est en quelques sortes la suite du triptyque 3 Histoires de l'au-dela dans lequel trois réalisateurs asiatiques de la nouvelle génération s'attaquaient au monde des esprits. En revanche, pas de fantômes dans ce nouvel opus réalisé par Fruit Chan, Park Chan-wook et Takashi Miike, mais une vision de l'horreur bien plus ancrée dans le réel.

Nouvelle cuisine, le premier segment réalisé par Fruit Chan, propose une vision originale et politiquement correcte – à sa manière – du cannibalisme. Avec Coupez !, le réalisateur sud coréen Park Chan-wook, joue avec la frontière qui existe entre fiction et réalité en mettant en scène un réalisateur, alter ego de lui-même, rattrapé par son propre univers.

Et enfin, Takashi Miike, connu pour ses mises en scènes survoltées, prend ici tout le monde à contre-pied avec La boîte, sorte de fable onirique sur la culpabilité. Trois réalisateurs donc, pour trois ambiances complètement différentes, mais qui sont réunis par un même trait d'union : une remise en cause du bien et du mal, et la nécessité pour les deux de coexister pour pouvoir exister, justement. Pour résumer : trois réalisateurs dont les rêves les plus fous pourraient bien devenir vos pires cauchemars !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 2 SOEURS ou encore TROIS HISTOIRES DE L’AU-DELA .

Je sais, après ça, pas facile de se réfugier dans un sommeil confortable et réparateur. Je profite donc du petit traumatisme causé par la vision de ces trois petits films pour vous donner quelques informations supplémentaires… Fruit Chan, le réalisateur chinois, est arrivé le dernier sur le projet, les segments coréens et japonais étant déjà terminés. Il s'est donc employé à ancrer son histoire dans le quotidien, afin de contraster avec les deux autres films. Pour sa part, le réalisateur sud-coréen Park Chan-wook a désiré se pencher une nouvelle fois, après Old boy, sur l'idée d'un bourreau qui forcerait sa victime à faire un choix aux conséquences terribles. Enfin, le japonais Takashi Miike est arrivé sur le projet avec l'intention de réaliser un film si calme qu'il pourrait rendre fou.

Cela dit, il est intéressant de constater que si les trois segments sont particulièrement sombres, les deux premiers laissent aussi entrevoir comme une lueur d'espoir. Parce que dans Nouvelle cuisine et Coupez !, la vie se nourrit de la mort, et la fiction de la réalité, et inversement. L'idée de cycle perpétuel est donc en soi assez positive. Alors que dans La boîte, bien qu'il s'agisse du segment le plus posé, Takashi Miike fait preuve d'une vision de la vie complètement apocalyptique ; car à la culpabilité, il n'oppose rien, ni rédemption, ni même oubli, comme si elle était aussi inéluctable qu'incurable. Quant à vous, parce que l'espoir existe toujours de voir d'excellents films, je vous invite à explorer les filmographies de ces trois réalisateurs ; à commencer par la version longue de Nouvelle cuisine qui vaut le détour !