TYSON

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En 1986, à l'âge de 20 ans, Mike Tyson devient le plus jeune boxeur catégorie poids lourd à remporter le titre de champion du monde. Connu pour ses exploits mais aussi pour ses frasques, ce natif d'un quartier défavorisé de Brooklyn découvre la boxe dans un centre pour délinquants où il fait la connaissance de l'entraîneur Cus D'Amato, qui le prend sous son aile et l'adopte légalement.
Mais la mort de son vieux protecteur en 1985 le laisse totalement désorienté. Malgré ses succès répétés sur le ring, Tyson n'échappe pas à un divorce houleux et surmédiatisé, à la toxicomanie et à une affaire de viol qui le conduit en prison.
A sa sortie, converti à l'Islam, il tente un retour mais sa bonne étoile a pâli. Criblé de dettes, il finit par prendre sa retraite en 2005. Mais il lui reste encore à se débarrasser de ses vieux démons, l'alcool, la drogue et les fréquentations douteuses.
Enfin clean et apaisé, il se confie avec une étonnante franchise à James Toback qui mélange habilement interview et documents d'époque. Parfois au bord des larmes, Tyson raconte son irrésistible ascension et sa descente aux enfers. Après la première projection du film, il a confié ému, au réalisateur : C'est comme une tragédie grecque sauf que c'est moi le sujet.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN COEUR GROS COMME ÇA (FRANÇOIS REICHENBACH - 1962) ou encore THE WRESTLER (DARREN ARONOFSKY - 2008) .

James Toback a un parcoursassez atypique dans le cinéma américain. Dans les années 70, il est prof de littérature à l'université quand il écrit son premier script The gambler (Le flambeur) que dirigera Karel Reisz en 1974. En fait l'histoire de The gambler est quasi autobiographique, Toback y décrit un professeur de littérature dévoré par le démon du jeu alors qu'il avoue être lui-même totalement accro au tapis vert. Cela lui vaudra d'ailleurs la méfiance des producteurs et une carrière en dents de scie.
Quatre ans plus tard, en 1978, il écrit un script insolite qu'il va diriger lui même : Fingers, en français Mélodie pour un tueur. Etrange histoire d'un voyou pianiste virtuose qui  servira de trame 26 ans plus tard à Jacques Audiard et Tonino Benaquista pour écrire De battre mon cœur s'est arrêté.
Après quelques films qui ne rencontrent pas le succès escompté il écrit Bugsy en 1991 pour Warren Beaty qui confiera la mise en scène à Barry Levinson. En 2000, il réalise encore un étrange polar Black and White, un film noir dans tous les sens du terme, qui se déroule à New York dans l'univers des gangs et du hip hop. A cette occasion, il fait tourner dans son propre rôle Mike Tyson. C'est là que l'idée de faire un documentaire sur le champion de boxe commence à germer. Le projet ne rencontre pas l'enthousiasme de la profession et c'est avec ses propres deniers que Toback produira le film. Pas moins de trente heures d'interview seront nécessaires à l'élaboration du montage final. Une fois le documentaire achevé, James Toback a du mal à trouver une sortie. C'est finalement Sony Classics Pictures qui le distribuera. Le film est projeté hors compétition à Cannes et reçoit alors un accueil triomphal.
Pour s'assurer de l'efficacité de son film Toback organise une projection du premier montage avec l'exact opposé de son cœur de cible. Il invite des femmes blanches plutôt âgées et pas spécialement branchées boxe à voir le film. Le marché qu'il leur propose est le suivant : Si elles partent au bout de cinq minutes, il leur donne 100 dollars, si elles restent au-delà des cinq minutes, elles devront regarder le film dans son intégralité et lui donner leur avis sincère. D'après ce qu'affirme James Toback, aucune femme n'est sortie avant les cinq minutes fatidiques et beaucoup d'entre elles étaient en larmes à la fin de la projection.

Tyson est un documentaire à priori plein de sincérité sur cet immense boxeur. A priori car mon seul regret est que l'unique point de vue exposé soit celui de l'intéressé. Mis à part ça, cette confidence à nue reste touchante sur cet homme qui analyse son enfance, sa fulgurante ...

Tyson par Tyson. Retour pendant 1h30 sur la vie du champion. Des images d'archives, mais surtout plusieurs interviews et un total de 30h de rushes pour arriver à un montage classique mais d'une grande qualité sur le "baddest man on the planet". On découvre que le garçon est ...

L'image que renvoie Mike Tyson est fascinante, tant dans les sommets qu'il a gravis que dans les fosses où il a pataugé. Facile dès lors pour James Toback de consacrer un documentaire à cette figure majeure du sport moderne, où le boxeur prend la parole pour ne plus la lâcher. Tour ...