SHAFT

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John Shaft est de retour. Le monde a beaucoup changé depuis sa précédente apparition sur les écrans en 2000, mais pas lui, flic martial, toujours aussi expéditif, frimeur et invariablement fidèle à sa philosophie du cool. Lorsque J.J., le fils qu’il n’a jamais pu voir grandir (l’acteur Jessie Usher) débarque un beau matin dans sa vie, Shaft, hallucine de voir ce jeune homme de 25 ans, si propre sur lui, formé dans les meilleures école de police, venir lui demander un coup de main sur une affaire. Le vieux flic va faire alors mieux que l’aider : il va s’ingénier à faire de lui un Shaft. Un vrai ! 

Affreux, sale et mordant. Et si tordant, si souvent ! Créé en 1971 dans Les Nuits Rouge de Harlem, le personnage de John Shaft, résiste avec superbe au temps qui passe, imperméable au nouvel ordre moral.  Shaft, sous les traits de Samuel L. Jackson se moque bien de ce qu’on n’est plus censé dire ou pas à une femme en 2019. Le phénomène #Metoo  glisse visiblement sur lui, sans altérer jamais sa manière de voir les choses. Il est resté fidèle à ses vieux principes de macho dominant, n'en déplaise à la mère de son fils (Regina Hall) qui avait tout fait jusqu'ici pour que J.J. grandisse loin de l'influence jugée néfaste de son géniteur. 

Shaft vire allégrement à la comédie policière familiale lorsque apparaît dans le dernier tiers du film John Shaft Senior, alias Richard Roundtree, qui avait créé le rôle en 1971 dans le film de Gordon Parks. Trois générations de Shaft s'unissent alors contre le crime. Ambiance garantie !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHAFT, LES NUITS ROUGES DE HARLEM (1971) (Gordon Parks fut le premier a mettre en scène le personnage imaginé par Ernest Tidyman, oncle du John Shaft que joue depuis lors Samuel L.Jackson.) ou encore SHAFT (2000) (John Singleton avait relancé avec succès et avec le même acteur les aventures du détective John Shaft.).

Le personnage de Shaft reste emblématique de la blaxploitation, ce courant qui au début des années 70 avait donné aux Noirs le premier rôle au cinéma, après des années à jouer les faire-valoir. Bien avant le mouvement Black Live Matters, la communauté afro-américaine avait trouvé en ce personnage un moyen de se “venger” de trop d'humiliations subies dans la vraie vie. En 2019, ce “reboot”, bien qu’il emprunte beaucoup à la comédie, a toujours hélas sa raison d’être. 

Samuel L. Jackson avait déjà campé John Shaft sous la direction de John Singleton (le réalisateur révélé par Boyz n’ The Hood) en 2000. Le temps d'une scène, cette suite donne l'occasion à l'acteur de revenir sur un épisode qui avait fait le buzz, lorsqu’en 2014, un journaliste de la télévision qui l’interviewait l'avait confondu avec un autre acteur de Couleur, Laurence Fishburne. “Arrêtez de croire qu’au motif d'être Noirs ont se ressemble tous” s'était alors indigné Jackson, soulignant par la dérision une autre forme de racisme dit “ordinaire”.    

Derrière la caméra on trouve Tim Story, né en 1970, qui avait réalisé Les Quatre Fantastiques en 2005. Le cinéaste confie avoir été pas mal intimidé au début par la perspective de faire revivre un personnage si symboliquement fort pour les gens de sa communauté. Il a énormément ri à la premier lecture du scénario, mais pris soin de ne pas tomber dans la parodie. L'authenticité du film s'appuie également sur une B.O. qui ravira les fans de groove urbain. Tim Story s'était d'abord illustré dans le rap, au côté de Ice-T, avant de bifurquer vers le cinéma. 

Moins bad ass que celui de 2000, qui l'était déja moins que celui de 1970, mais pas mal quand meme! Il est clairement au gout du jour... un peu trop pour moi mais on ne peut pas reproché les clins d’œil aux anciens qui rendent savoureux cette version ci! par contre, attention! ...

Ben je me suis bien marré et je m'y attendais vraiment pas. L'intrigue fonctionne bien. On reprend l'idée d'opposer deux générations, ce n'est clairement aps neuf, mais les situations mettant en avant ce thème sont bien trouvées et souvent amusantes. C'est aussi parce que ...

Samuel L Jackson incarne la tendance black cool avec efficacité en dépit de son âge avancé. Un rodéo version ghetto endiablé qui a du chic. De l'action à revendre, des acteurs cool et fringant pour une intrigue plein de rebondissement. ...