FALBALAS

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Falbalas : nom commun, masculin pluriel, ornements prétentieux, grandes toilettes. C’est la définition que le Petit Robert nous donne de ce mot un brin désuet qui nous entraine dans le milieu de la haute couture et des grands manitous de la mode féminine.


Nous sommes en 1944 à Paris et Philippe Clarence (le formidable Raymond Rouleau) dans la frénésie créatrice de sa nouvelle collection, va être séduit par Micheline (Micheline Presle, au sommet de son charme et de sa beauté), la future épouse de son meilleur ami. C’est d’ailleurs un peu exagéré d’affirmer qu’il tombe amoureux de Micheline tout de suite. Non, en fait, Philippe est un séducteur maladif pour qui toute femme désirable est une proie potentielle. Il collectionne les conquêtes et largue sans ménagement la favorite du moment dès qu’il s’intéresse à une autre. Un type charmant comme vous pouvez le constater.

Mais Micheline, après une brève et discrète aventure, va le laisser tomber et annoncer son mariage avec l’ami de Philippe. Clarence réalise alors qu’il est fou d’elle et, pour le compte, va sombrer dans la folie. Pour la petite histoire, il est amusant de noter que Jean-Paul Gaultier affirme que Falbalas est le film qui lui a donné envie de se lancer dans la mode.     

 
Dans le même genre vous pouvez trouver YVES SAINT LAURENT - JALIL LESPER (2014) (Biopic sur l'irrésistible ascension d'un génie de la haute couture qui aura marqué le 20ème siècle.) ou encore COCO AVANT CHANEL - ANNE FONTAINE (2009) (Une jeune fille nommée Gabrielle, d'origine très modeste et autodidacte va devenir Coco Chanel, le symbole de réussite et de liberté et qui incarnera la femme moderne.).

Jacques Becker a grandi dans l’univers de la mode féminine au milieu des petites mains car sa mère tenait une maison de couture à Paris, rue Cambon, près de la maison d’une certaine Coco Chanel. C’est donc avec la précision de celui qui connait bien son sujet qu’il nous décrit l’univers d’une maison de haute couture, de la jeune arpète au créateur illuminé, capricieux et parfois odieux. Une fois le décor planté, il met en place son histoire d’amour fou avec une précision fascinante. La direction d’acteurs est d’une formidable efficacité, rarement Raymond Rouleau aura été aussi convaincant dans ce rôle de prédateur qui succombe à sa proie.


Bien qu’aucune référence à la présence allemande n’apparaisse dans le film, le tournage a eu lieu en 1944 sous l’occupation nazie. Le film sort en 1945 après la Libération. Deux ans auparavant, Becker signait un des films les plus marquants de cette période, Goupi mains rouges. Le parcours de Jacques Becker est assez exemplaire. Se liant d’amitié à l’adolescence avec Jean Renoir, il devient son assistant en 1931 sur le tournage de La chienne avec Michel Simon. Il réalisera son premier long métrage, Dernier atout en 1942, un petit polar avec Raymond Rouleau, déjà. Puis il enchainera quelques petits bijoux comme Rendez-vous de juillet en 1949, un récit presque autobiographique où il transpose sa propre adolescence à travers la jeune génération d’après-guerre. Il offre ensuite à Simone Signoret un de ses plus beaux rôles avec Casque d’or en 1952.


En 1954 Touchez pas au grisbi permet à Jean Gabin d’incarner le personnage du truand sur le retour qui marquera toute la deuxième partie de sa carrière. Montparnasse 19 en 1958 donnera à Gérard Philippe un de ses rôles les plus émouvants. Becker disparaît trop tôt en 1960 à l’âge de 53 ans non sans avoir mis en scène au préalable le film de référence sur l’univers carcéral, Le trou d’après le roman de José Giovanni.

Troisième film de Jacques Becker, celui-ci s'intéresse à un univers qu'il connait bien, de par sa mère ; la haute couture. On suit un créateur, incarné par Raymond Rouleau, toujours en retard, qui n'arrive pas à se décider sur le choix de ses robes, et qui se montre méprisant ...

Troisième film de Jacques BECKER sorti dans les salles en 1945, Falbalas prend la forme d'une plongée ethnographique matinée d'onirisme. L'œuvre joue en effet sur deux tableaux, deux thèmes, intrinsèquement liés : la narration aux reflets documentaires du milieu de la haute ...

Mort d'amour pour n'avoir pas voulu aimer, c'est ce qui pourrait résumer la très belle histoire du film de Jacques Becker : Falbalas ou comment le jeu et le cynisme d'un Don Juan se retournent contre lui, l'entraînant quoi qu'il fasse, dans un amour absolu qui le conduira à ...