MARIE HEURTIN

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Le film que vous vous apprêtez à découvrir s’inspire de faits réels dont la protagoniste fut une jeune fille sourde et aveugle, Marie Heurtin. En 1885 cette enfant naît dans une famille dont tous les membres sont frappés de handicap. Son père refuse qu’elle soit placée dans un établissement spécialisée, jusqu’à être accueillie à l’âge de dix ans, dans une institution religieuse de Poitiers. Là elle est prise en charge par une sœur, Soeur-Marguerite qui pendant de longues années va lui apprendre une manière de communiquer avec les mains qui deviendra ce qu’on appelle aujourd’hui le langage des signes.

Le réalisateur Jean-Pierre Ameris poursuivait depuis des années l’idée d’adapter pour l’écran cette relation exceptionnelle entre la petite fille et sa tutrice qu’interprète Isabelle Carré. Dans sa jeunesse, il s’était déjà passionné par l’histoire d’Helen Keller, une américaine sourde muette et aveugle dont la vie avait déjà inspiré un film, Miracle en Alabama, d’Arthur Penn, avec Ann Bancroft. A travers ses films, le réalisateur des Émotifs anonymes marque une invariable tendresse pour des personnages entravés par leur difficulté à communiquer. Son précédent film, L’homme qui rit, d’après Victor Hugo, racontait l’ascension d’un orphelin touché par la grâce.

Isabelle Carré, qui connaît bien Jean-Pierre Améris pour avoir tourné trois fois sous sa direction, révèle que celui-ci a lui-même « un côté ermite » ainsi qu’elle l’a confié au magazine Gala : «Sur les tour­nages, il commu­nique très bien avec son équipe dit Isabelle, mais dans la vie, sortir ache­ter le pain peut représenter un sérieux problème pour Jean-Pierre». Une fragilité qui nous laisse nous aussi sans voix et vous donnera peut-être plus envie encore de découvrir le voyage intérieur de Marie Heurtin.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MIRACLE EN ALABAMA (Au milieu des années 60, Arthur Penn s'intéressait lui aussi à l'histoire vraie d'une jeune fille sourde et aveugle.) ou encore LA RELIGIEUSE DE GUILLAUME NICLOUX (2013) (Les conditions de vie d'une jeune fille rentrée malgré elle au couvent, qui se heurte aux conventions d'une société ultra rigide.).

La jeune actrice qui joue Marie, Ariana Rivoire, est elle aussi frappée de surdité dans la vie. Deux interprètes de la langue des signes étaient constamment présents lors du tournage afin de lui transmettre les indications de mise en scène de Jean-Pierre Améris, mais pour communiquer également avec l'équipe. Lorsque le réalisateur a organisé le casting dans son école, Ariana avait oublié de s'inscrire. Mais Améris a beau être un homme discret, il a un sens de l’observation aigu et la jeune fille pu ainsi passer elle aussi les essais.

Les premiers plans ne furent pas de tout repos comme l’a souligné le réalisateur. Impossible en effet de canaliser l’énergie phénoménale d’Ariana dans les scènes de lutte et de bagarre. « Elle ne jouait pas, elle vivait les choses » a confié sa partenaire Isabelle Carré. « On s’est donc pris beau­coup de coups avant qu’Ariana ne parvienne à compo­ser, à faire semblant et à comprendre enfin ce que c’est que le jeu ».

Isabelle Carré a pris son rôle très au sérieux. Elle a passé quatre longs mois à apprendre le langage des mains car elle voulait entrer pleinement en connexion avec sa jeune partenaire. A la fin du film elle a confié un sourire en coin combien Ariana et elle étaient devenu bavardes en se confiant leurs secrets. Marie Heurtin a bénéficié d’un lancement particulier puisqu’il a été proposé en version sous-titrée dans toute la France, afin d’être accessible à cette population à qui ce film rend hommage. Cette version est aussi disponible sur FilmoTV, ainsi que celle à destination des malvoyants.

Jean-Pierre Améris a choisi de diffuser son film en version adaptée pour les sourds et malentendants ainsi que pour les aveugles. C’est que son film, qui raconte l’histoire vraie d’une jeune sourde et aveugle rendue au langage par le toucher au 19e siècle, est avant tout ...

Tous les films de Jean-Pierre Améris que j'ai vus sont à chaque fois emplis d'une belle humanité et d'une rare sensibilité (C'est la vie, Poids léger, Les émotifs anonymes...). C'est encore pleinement le cas ici. Une mise en scène simple et presque dépouillée, une écriture ...

Jean-Pierre Améris est un cinéaste qui sait créer des ambiances chaleureuses à chacun de ses films. Ces dernières années, il a su tirer le meilleur de Poelvoorde avec sa jolie comédie sentimentale « Les émotifs anonymes », recréer l’univers noir mais plein d’espoir ...